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mercredi 28 août 2013

RDC : un Casque Bleu tué pendant l'opération de la Monusco contre le M23 Monusco contre le M23

La mission onusienne combat les rebelles, aux côtés des FARDC.

Les hélicoptères d'attaque et l'artillerie de la Mission de l'ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco) sont intervenus, le 28 août, contre les positions des rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) sur les collines de Kibati, à une dizaine de kilomètres au nord de la ville de Goma. Selon l'agence Reuters, citant le porte-parole adjoint de l'ONU, un Casque Bleu aurait été tué, et deux autres blessés. 

"Les forces armées congolaises ont lancé une attaque contre les positions du M-23 sur les collines de Kibati, au nord de Goma... Nous venons d'apprendre qu'un Casque Bleu a été tué. Trois autres ont été blessés", a déclaré le porte-parole adjoint de l'Onu, Farhan Haq, cirté par l'agence Reuters.

Les troupes onusiennes ont poursuivi, le 28 août, le bombardement des positions occupées par les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) dans l'est de la RDC. Selon un communiqué transmis, plus tôt dans la journée, à l'issue d'une conférence de presse de la Monusco, les hélicoptères se sont engagés sur les collines de Kibati, à moins de 20 km de la ville de Goma.

Sur le sol, l'artillerie de la brigade d'intervention de l'ONU et celle de l'armée congolaise sont aussi entrées en action contre le M23 sur les hauteurs de Kibati et au sud du secteur dit des "Trois tours", contrôlé par la rébellion. Des chars de combat des forces gouvernementales ont également été mis en contribution pour pilonner les positions du M23, selon le communiqué de la Monusco.

"Le but est de restaurer l'autorité de l'État"

Lors de la conférence de presse hebdomadaire de mission onusienne à Kinshasa, Martin Kobler, le chef de la Monusco, a affirmé que les Casques bleus combattaient "aux cotés de l'armée régulière contre les groupes armés qui ont ciblé la ville afin d'éliminer les menaces qui viennent des collines".

Mais, "l'action militaire n'est pas une solution magique, a-t-il nuancé. "Le but est de restaurer l'autorité de l'État dans tout le territoire du Congo", a-t-il précisé. Selon lui, une solution durable repose sur l'appui du peuple congolais, du gouvernement congolais et de la communauté internationale.

"Il n'y a pas de solution militaire à ce conflit, a estimé Martin Kobler, appelant à la poursuite des entretiens de Kampala entre le gouvernement congolais et le M23. Mais "ces discussions, actuellement dans l'impasse, n'excluent pas l'utilisation de moyens militaires dans le conflit avec le M23 qui a commencé en mai 2012", a-t-il nuancé.

Source : jeuneafrique.com

mercredi 3 juillet 2013

POLITIQUE DU VENTRE, TRAHISON D’UN CLERC, SERVILISME ET DÉCONFITURE INTELLECTUELLE ?

 

A propos d’une énième révision de la Constitution en RDC et du livre d’Evariste BOSHAB
Evariste BOSHAB, professeur ordinaire à la Faculté de droit de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) et Secrétaire général du parti présidentiel, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), vient de publier un livre de 440 pages intitulé « Entre la révision constitutionnelle et l’inanition de la nation» sorti des éditions Larcier en Belgique. Il avait été baptisé à l’Hôtel du Fleuve, loin des milieux universitaires de Kinshasa, en date du 19 juin 2013. Je me suis efforcé d’acheter ce livre vendu à 100 Usd, de le lire et de le commenter pour vous.Titre ronflant qui énerve et trahit la nation

Le mot « inanition » évoque la mort ou le dépérissement.  Evariste BOSHAB menace et prédit que la Nation mourrait certainement par « inanition » si on ne révisait pas la Constitution  et plus précisément si le président ne recevait pas un troisième mandat par « révision totale » de la Constitution ! Il oublie ce qui pourrait aussi se produire au cas où le peuple recourait à l’article 64 qui l’oblige à faire échec à tout celui qui prend le pouvoir et l’exerce en violation de la Constitution.
Un livre rédigé contre les règles de l’art et méprisant pour ses collègues 

La bibliographie du livre ne contient aucun des textes constitutionnels de la RDC, de la Belgique, de l’Espagne, de la Suisse ou de l’Autriche que son auteur cite ni aucun des titres de nombreux des thèses et écrits qu’il évoque comme ceux des professeurs KABANGE, VUNDUAWE, MAMPUYA, BAYONA, MBOYO, YUMA, ESAMBO, KAMUKUNY, et KALUBA alors que l’auteur se réfère à plusieurs sites internet. Aucune référence à BAYART ni à BENDA pourtant auteurs des livres et des expressions  telles que « politique du ventre » et « trahison des clercs » que l’auteur cite également dans son livre.
Flagrantes contradictions et hérésies relevant de la fraude intellectuelle

Après avoir défendu la thèse suivant laquelle la loi n°74-020 du 15 août 1974 qui faisait du MPR l’institution unique du pays était une nouvelle constitution, le professeur BOSHAB qui se dit de l’«école sociologique» comme DJOLI, KAMUKUNYI, ESAMBO, et KALUBA épouse à présent l’idée d’une révision en prétendant faire un compromis avec les « positivistes » (KABANGE, VUNDUAWE et YUMA). Il fait également une confusion déroutante entre le « pouvoir constituant originaire » (le peuple) et le « pouvoir constituant dérivé » (élus du peuple) en suivant aveuglement LAVROFF dans son volte-face « au crépuscule de sa vie » comme si son ouvrage était aussi celui d’une personne arrivée au crépuscule de sa vie scientifique.

Evariste BOSHAB confond également « révision totale»  et « révision partielle » de la Constitution après avoir admis au départ que la révision ne pouvait être que partielle sinon on changerait de constitution et non la constitution. A l’appui, il soutient que le passage de la Belgique de l’Etat unitaire à l’Etat fédéral s’est fait sur base d’une révision totale de la Constitution, ce qui lui vaut une correction du propre préfacier de son livre, le professeur Henri SIMONART qui conseille aux lecteurs de ne pas le suivre comme pour dire qu’il ignorerait le droit constitutionnel de la Belgique où il a pourtant fait ses études doctorales. Son principal argument est fondé sur l’article 192 de la Constitution suisse de 1999.

L’auteur refuse cependant de mentionner son article 195 qui stipule que toute révision doit être acceptée par le peuple et les cantons, ce qui équivaut à un référendum. Sa lecture de la constitution suisse est littérale, superficielle, et non téléologique. Esprit malin et intelligent au service du status quo, il le fait à dessein pour fournir à la majorité un argument pseudo-scientifique aux fins d’une révision totale de la Constitution comme si celle de 2011 ne suffisait pas.
Arguments d’Evariste Boshab

L’auteur repartit arbitrairement les différents groupes qui préconisent la révision de la Constitution entre les « souverainistes », les « puristes », et les « contextualistes». L’auteur du Pouvoir et droits coutumiers à l’épreuve du temps (2007) qui veut faire feu de tout bois se donne une dizaine de pages pour administrer une foudroyante correction à la « théorie » de l’« intérisme » du « souverainiste » « Grand Frère » Professeur MBOYO EMPENGE, autant de pages pour régler des comptes avec la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et surtout avec le Cardinal MONSENGWO coupables de s’opposer au pouvoir en place et d’avoir rejeté comme non-conformes à la vérité des urnes les résultats des élections de novembre 2011, et presqu’autant pour « corriger » le « puriste » DJOLI qui avait osé critiquer la Constitution pour son manque d’identité. Evariste BOSHAB se considère lui-même comme un « contextualiste ».

Les « contextualistes » seraient d’avis que la révision de la Constitution se situerait dans l’évolution et le mouvement du temps qui change. Il ignore, par exemple, que le temps n’a eu que peu d’impact sur la Constitution des Etats-Unis qui n’a été modifiée que 28 fois en plus de deux siècles et, plus près de nous en Afrique, sur la Constitution du Bénin adoptée après la Conférence nationale et promulguée le 11 décembre 1990 qui n’a connu aucune révision depuis près de 23 ans. Le «contextualiste» ignore également le contexte régional et international qui privilégie l’Etat de droit démocratique.

Il affirme par ailleurs que le constituant d’une génération ne saurait lier une autre sans dire combien de générations sont passées depuis la promulgation de la Constitution en 2006 et surtout depuis la dernière révision constitutionnelle en 2011.

Le « contextualisme » conduirait à l’enseignement d’un droit constitutionnel contextuel ou saisonnier, ce qui placerait nos étudiants dans une situation bien inconfortable où le droit, le vrai, le beau, et le juste dépendraient du temps ou des saisons et varieraient suivant les circonstances, au gré des vagues et des vents. Ceux qui voulaient se servir du livre comme une caution scientifique pour une énième violation de la Constitution doivent être bien déçus et devraient déchanter.

Du pont de vue juridique, spécialement du droit constitutionnel, les arguments du « contextualiste » BOSHAB sont pauvres et intenables d’autant plus qu’ils relèveraient non pas du droit, mais  la « politologie ».
Livre de politologie et non de droit constitutionnel

Le livre a été soutenu par la Cellule d’appui politologique pour l’Afrique et les Caraïbes (CAPAC) de l’Université de Liège, ce qui pourrait tant soit peu mitiger la sentence de la Faculté de Droit et de l’UNIKIN déjà coupables d’avoir produit de nombreux talents au service du pouvoir autoritaire dans notre pays. Le monde universitaire et les constitutionnalistes belges connaissent trop peu de cette cellule dirigée par Mr BOB KABAMBA KAZADI, chargé de cours au Département de science politique et bien connu pour ses accointances avec les milieux du pouvoir à Kinshasa. Evariste BOSHAB est l’un des collaborateurs de CAPAC tout comme Monsieur l’Abbé MALU MALU que l’on ne présente plus.

Ce n’est pas un hasard si le baptême du livre est intervenu juste après l’investiture de ce dernier comme président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). L’Abbé MALU MALU pourrait avoir de sérieux problèmes à marquer son « coup » en organisant un référendum constitutionnel. En bon capitaine d’une équipe qui gagne souvent « hors-jeu », Evariste BOSHAB tire son coup franc indirect ou un corner dans la surface de réparation pour créer le cafouillage et permettre aux parlementaires de sa majorité de marquer le but fatidique qui serait une révision constitutionnelle.
Impossible révision constitutionnelle des matières à l’article 220 de la Constitution

Le savant exercice du « contextualiste » et du « politologiste » consiste d’abord à banaliser les pouvoirs du constituant originaire en l’assimilant au pouvoir constituant dérivé, à fausser la théorie en prétextant que la révision peut être partielle ou totale, et à déverrouiller les matières contenues à l’article 220 en les mettant au même niveau que toutes autres matières constitutionnelles pour les rendre ensuite révisables par le Parlement où son parti et sa coalition détiennent la majorité des sièges. Pourtant, cet article 220 interdit toute révision touchant à la forme républicaine de l’Etat, au principe du suffrage universel, à la forme représentative du gouvernement, au nombre et à la durée des mandats présidentiels, à l’indépendance du pouvoir judiciaire, au pluralisme politique et individuel.

L’article 220 interdit également toute révision constitutionnelle ayant pour objet ou pour effet de réduire les droits et libertés de la personne ou les prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées. 

L’auteur réserve aux matières contenues dans les dispositions constitutionnelles intangibles qu’il qualifie maladroitement de « clauses d’éternité » le triste sort que seul Procuste savait réserver à ses victimes : il les tuait et  elles mouraient toutes par « inanition » pour non-conformité à la longueur de son « lit », le « Lit de Procuste». Pourtant, les matières prévues à l’article 220 « ne peuvent faire l’objet d’aucune révision ».

Au lieu de se contenter de révolter le peuple dont il annonce la mort par « inanition », l’auteur  énerve aussi la science du droit et la constitution. D’autre part, aucune théorie, même pas celle dite de la « double révision » qui se fonderait sur l’idée que l’article 220 lui-même ne serait pas verrouillé ne saurait justifier une révision constitutionnelle de ces matières. Evariste Boshab ne le dit pas, mais tout le monde sait que tout ce qui préoccupe le plus le « politologiste » et dont il fait une question de vie ou de mort pour la Nation, ce n’est pas la révision de toutes les matières prévues à l’article 220, mais plutôt le nombre et la durée des mandats présidentiels, le compte à rebours ayant déjà commencé pour le second et dernier mandat présidentiel qui arrive irrémédiablement à son terme en 2016.

Cette perspective met dans tous leurs états ceux dont la carrière politique dépend étroitement de la présence de Mr KABILA au pouvoir alors que lui-même n’aurait pas grand-chose à craindre pour son avenir, la Nation qui lui demande de respecter la Constitution lui ayant déjà fait la part belle en lui réservant un siège à vie au Sénat.
Responsabilité des intellectuels dans la consolidation de l’autoritarisme

Dans la conclusion de son livre, l’auteur évoque les difficultés qui bloquent le développement du droit constitutionnel et cite notamment l’instabilité de la norme constitutionnelle  et la « trahison des clercs » se traduisant par l’auto-censure et le servilisme des intellectuels. Son livre qui préconise les révisions constitutionnelles tend malheureusement à nous ramener à l’instabilité constitutionnelle de l’ère mobutiste. Il ne constitue pas moins la preuve de ce que l’auteur fustige lui-même comme étant la « trahison des clercs» (BENDA) relevant de la « politique du ventre » (BAYART) et débouchant sur une certaine « défaite de la pensée » (FINKIELKRAUT).

Il s’agit d’une démission de l’intellectuel, d’une déconfiture de la pensée de ceux que j’appelais naguère les « tambourinaires du pouvoir » et qui avaient été dénoncés par le romancier nigérian  CHINUA ACHEBE. Dans The Anthrils of the Savannah (les termitières de la savane), ACHEBE estime que comme les termitières sont construites par de petits et nombreux « soldats », les dictateurs ne sont pas non plus nés, mais plutôt « faits » par les courtisans qui ne cessent de bourdonner à leurs oreilles et d’inventer des théories pour leur faire croire qu’ils seraient faits pour régner et régner pour toujours!

KWESI PRAH avertissait dès 1992 que les sciences sociales devaient prendre très au sérieux la question de savoir pourquoi certains brillants intellectuels africains finissent par se faire corrompre et devenir des lèche-bottes et des garçons de course des dirigeants autoritaires qu’ils vilipendaient. La « politique du ventre » pourrait expliquer un tel « servilisme » de ceux qui deviennent des « intellectuels organiques » du pouvoir autoritaire, pour emprunter l’expression de GRAMSCI, des agents du status quo ou des « chercheurs du gouvernement » selon les termes d’un jeune docteur en droit partageant les thèses d’Evariste BOSHAB qui participait à la conférence que j’avais tenue à l’UNIKIN en date du 26 juin 2006 sur « Mandats présidentiels et révisions constitutionnelles en Afrique ».

Le professeur BASUE lui signifiait immédiatement que les « chercheurs du gouvernement » déjà nombreux parmi nous n’avaient pas leur place à l’université et feraient donc mieux de prester dans les « fermes » présidentielles ou les « hôtels » des fleuves. Ce livre d’Evariste BOSHAB est probablement celui qui l’aurait introduit par la grande porte dans le monde des constitutionnalistes. Il risque d’être malheureusement celui qui lui ferme aussi cette porte à cause de ce qu’il qualifie lui-même de « discours soporifique tendant à justifier l’injustifiable ». Il constitue un terrible gâchis intellectuel.
Non à la révision des matières à l’article 220

Aucun argument de droit constitutionnel ne permettant de réviser l’article 220 de la Constitution, le président ne devrait pas écouter les vendeurs d’illusions scientifiques et politiques. Toute révision constitutionnelle touchant aux matières prescrites par cet article serait une violation intentionnelle et flagrante de la Constitution punissable de haute trahison. L’on peut parier que la Nation refusera de mourir par « inanition » et s’y opposera énergiquement en recourant à l’article 64 qui l’oblige à faire échec à  tout gouvernement inconstitutionnel.

La communauté internationale n’est pas non plus disposée à cautionner un tel « coup d’Etat » après s’être tue à la suite des élections calamiteuses de novembre 2011.

Pour le Président de la RDC comme pour ses collègues du Congo, du Burundi et du Rwanda qui sont également dans leur second et dernier mandat, le cas de Mamadou TANJA qui avait cru se donner un troisième mandat au Niger au motif qu’il n’avait pas achevé ses chantiers de modernisation devait servir de leçon. Au lieu de passer leur temps à fabriquer des arguments pseudo-scientifiques pour amener les présidents à violer les constitutions en se cramponnant au pouvoir, les thuriféraires et tambourinaires du pouvoir devraient plutôt aider ces hommes qui étaient déjà mal entrés dans l’histoire politique de leurs pays à se réconcilier avec leurs peuples en se retirant dignement à la fin de leurs mandats. L’histoire nous apprend qu’aucun mobutiste n’avait suivi Mobutu dans sa chute.

Ils étaient les premiers à le renier et à le vilipender en le présentant comme un vilain dictateur. Les courtisans de régimes actuels seront les premiers à bruler demain ceux qu’ils adorent ou encensent aujourd’hui et à sabler du champagne une fois qu’ils ne seront plus au pouvoir. Le jugement de l’histoire est impitoyable et personnel.

Les chefs d’Etat devraient cesser d’écouter et écarter de leurs entourages tous ceux qui les empêcheraient d’inscrire leurs noms en grands caractères dans l’Histoire. Tout mandat a une fin. Il faut quitter le pouvoir avant que le pouvoir ne vous quitte. Comme l’écrivait Victor HUGO, gloires, honneurs, fortunes militaires, toutes les choses de la terre ne sont sur nous posées que comme l’oiseau sur nos toits. Les dirigeants tels que FW de KLERK et Thabo MBEKI en Afrique du Sud, Quett MASIRE et Festus MOGAE au Botswana, Abdou DIOUF et Abdoulaye WADE au Sénégal, Alpha Oumar KONARE et Amadou Toumani TOURE au Mali, Olesegun OBASANJO au Nigeria, Joaquim CHISSANO au Mozambique, Daniel ARAP MOI au Kenya, Pierre BUYOYA au Burundi, Kenneth KAUNDA et  Rupiah BANDA en Zambie, Jerry RAWLINGS et John KUFUOR au Ghana, Ali Hassan MWINYI et Benjamin MKAPA en Tanzanie, Nicéphore SOGLO et Mathieu KEREKOU au Bénin, nous apprennent qu’il ne sert à rien de s’éterniser au pouvoir par des coups d’Etat, des fraudes électorales  ou des révisions constitutionnelles et qu’il existe bien une vie après la présidence en Afrique.

Cette vie après la présidence peut même être plus belle et plus longue comme le témoigne la vie de Nelson MANDELA qui ne s’était contenté d’un seul mandat en Afrique du Sud. Comme ses collègues, le Président Joseph KABILA a tout intérêt à ne pas violer la Constitution pour se donner un troisième mandat. Après 15 ans au pouvoir, il devrait se retirer en 2016 pour devenir sénateur à vie. Il peut préparer sa succession et se donner un dauphin comme le Secrétaire général du PPRD qui deviendrait alors le candidat à la présidence pour le compte de la majorité actuelle. Tel est le vrai combat que devait mener Evariste BOSHAB. Au lieu de se perdre dans des gesticulations scientifiques inutiles, il devrait plaider pour sa propre chapelle et solliciter le soutien du président pour lui succéder. Le reste ne serait que du vent car il n’y aura pas de révision constitutionnelle du nombre de mandats présidentiels ni même pas de référendum constitutionnel. L’«inanition » risque cependant d’avoir lieu, non pas l’«inanition» de la Nation comme celle annoncée par Evariste BOSHAB, mais plutôt celle des courtisans. Joseph KABILA n’était pas né pour eux tout comme il ne se privera pas d’entrer dans l’Histoire à cause d’eux car le contraire serait suicidaire.

PROFESSEUR DE DROIT PUBLIC
PROFESSEUR DES UNIVERSITES
EMAIL : MANGUAMB@UNISA.AZA/ AMANGU@IDGPA.ORG

Écrit par ANDRE MBATA B. MANGU

source : lepotentielonline.com

lundi 1 juillet 2013

Le M23 aurait recruté des islamistes somaliens d’AL-Shabaab

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aKINSHASA (Xinhua) – La société civile du Nord-Kivu a signalé la présence des mercenaires somaliens d’Al- Shabaab à Bunagana, localité frontalière avec l’Ouganda, a affirmé samedi Omar Tavota, porte-parole de la société civile du Nord-Kivu. Selon Omar Tavota, ces islamistes somaliens sont entrés en RDC dans la nuit de du 27 au 28 juin, et ils étaient visibles dans la journée de samedi à Bunagana.

Pour M. Tavota, ces mercenaires sont spécialisés en guérilla urbaine et en artillerie et ils ont été recrutés par les rebelles du mouvement du 23 mars (M23), pour les appuyer dans leurs batailles, notamment pour la prise de la ville de Goma et ses environs et défier la brigade d’intervention de l’ONU.

La société civile prend au sérieux ces informations et alerte le gouvernement, la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO) et la brigade d’intervention de l’ONU afin d’éviter d’être surpris désagréablement.

Source : direct.cd

samedi 29 juin 2013

Afrique Centrale: Cas de Joseph Kabila - Quand la communauté internationale sanctionne

Le cas du président congolais Joseph Kabila est un exemple malheureux d'une haute personnalité sanctionnée par la communauté internationale.

En effet, pas plus tard que jeudi dernier, alors que Joseph Kabila se préparait à se rendre à Maputo, il a reçu de cette dernière un télégramme lui signifiant de ne pas aller au sommet de la SADC prévu dans la capitale mozambicaine.

Joseph Kabila est déclaré « persona non grata » à Maputo. Avant cet incident, Washington a rejeté l'accréditation de Jean Claude Masangu comme ambassadeur du Congo aux Etats-Unis. Joseph Kabila a mérité ces sanctions car il a tenu tête au SG de l'ONU, Ban Ki-Moon, qui a préconisé un dialogue franc et sincère incluant toutes les forces vives de la Nation pour résoudre la crise de légitimité en RDC.

Entêtement. Si l'impasse politique actuelle à Madagascar persiste, nombreux sont les hauts dirigeants et les politiciens malgaches qui pourraient connaître le même sort que Joseph Kabila.

Leur entêtement qui ne sert pas l'intérêt des 22 millions des Malgaches risque de leur coûter cher. Les sanctions ne seraient pas les mêmes. Mais, on peut percevoir la méchanceté de la communauté internationale à travers ce qui est arrivé au président de la République Démocratique de Congo.

La solidarité de la communauté internationale est indiscutable sur le cas de Joseph Kabila. En tout cas, Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka ainsi que les membres de leurs familles, leurs proches collaborateurs et leurs bailleurs sont déjà déclarés « persona non grata » par la communauté internationale.

Source : http://fr.allafrica.com

mardi 4 juin 2013

François Mwamba impliqué dans une affaire d’enlèvement?

 

francois mwamba

Un Belge d’origine congolaise est inconsolable. M. Raymond Miron, de son nom authentique Salawa Binza Etambala Nyobe Raymond Albert Léon, remue ciel et terre pour voir régulièrement sa fille répondant au nom de Chloé Miron, dont il a perdu la trace depuis le 17 novembre 2010, quand l’enfant avait à peine un mois et demi d’âge. A cette date, la mère Farah Muamba et sa fillette Chloé Miron sont arrivées à Kinshasa, en provenance de la ville française de Paris, sans l’accord du père du nourrisson.

Tous les contacts entrepris avec son-épouse et ses anciens beaux-parents ne lui permirent pas d’obtenir les nouvelles de sa fille.

En réponse à ses lettres aux Muamba de mars et avril 2011, dans lesquelles il déplorait leur attitude et trouvait que l’agissement de ces derniers avait tout l’air d’un enlèvement de sa fille Chloé Miron, il lui sera signifié qu’une procédure de divorce était engagée à Kinshasa.

Tirant la conviction que la continuation de la vie conjugale et la sauvegarde du ménage sont devenues impossibles, le Tribunal de paix de Kinshasa /Gombe avait, en date du 8 avril 2011, prononcé le divorce des époux, confié la garde de l’enfant Chloé à sa mère avec un droit de visite pour son père.

Il était aussi dit à l’audience du Tripaix de Kinshasa/Gombe , au cours de laquelle avait siégé le juge Laurent Taunya comme Président de chambre assisté de M.Ngila, greffier du siège que Raymond Miron contribuera par le versement d’une pension alimentaire évaluée selon ses ressources pour l’entretien de l’enfant. Dans l’entente de ce jugement qui lui a été signifié le 4 Août 2011, son ex épouse est venue en France et en Belgique en juillet /août avec son enfant.

C’est à travers une vidéo postée sur le site » Youtube » sur la villa François Muamba, qu’il découvre sa fille. Il en profite pour interjeter appel. Pendant la même période, soit le 17 juillet 2011, il a dû saisir le Curé de la paroisse Sacré Cœur de la Gombe de l’époque pour lui faire part de la situation avec les Muamba ,ses paroissiens.

En novembre 2011, Farah Muamba se rend de nouveau à Bruxelles, mais sans avoir emmené l’enfant .Dans ses promenades à travers la capitale de l’Union Européenne , elle croise la mère de son ex époux dans un salon de coiffure situé Chaussée de Charleroi, dans la commune de Saint Gilles.

Alerté, Miron Raymond a saisi la police locale d’Uccle. Il a également porté plainte pour enlèvement en France contre Farah Muamba, les autorités belges lui ayant expliqué que l’infraction ayant eu lieu en France, c’est là qu’il devait porter plainte. La gendarmerie tente de joindre la famille Muamba depuis 2012 sans succès. Pour lui, François Muamba et son épouse sont accusés au même titre que leur fille, car ils sont partie prenante dans cette affaire depuis le début.

Les charges sont » enlèvement d’enfant mineur, non-représentation d’enfant mineur, rétention d’enfant mineur hors de France « . Pour le plaignant, les Muamba ont commis l’enlèvement avant d’initier la procédure de divorce à Kinshasa. La séparation des conjoints a été déclarée en première instance et confirmée en deuxième instance avec la particularité que le droit de regard a, à cette étape, été accordé à Raymond Miron partout où se trouve l’enfant.

Nous nous sommes contentés du seul son de cloche de M.Raymond Miron, qui était marié avec Farah Muamba le 22 mai 2010 à Kinshasa. François Muamba Tshishimbi, que nous avons contacté en date du 23 mai, à travers un de ses numéros d’appel, ne s’est pas reconnu impliqué dans le dossier de sa petite-fille.

Au regard des éléments tels qu’exposés par Raymond Miron, nous avions souhaité obtenir du Président de l’ADR sa version des faits. Malheureusement, cela ne nous pas a été possible. Est-il un père déçu ? Difficile de répondre à sa place. Nous l’avons approché 24 heures après sa nomination comme Coordonnateur du Mécanisme de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.

[Keren Kapi] via direct.cd

Condamné à mort au procès des assassins de LD Kabila - Fausses rumeurs sur le colonel Eddy Kapend !

Divers bruits faisant état de la mort du colonel Eddy Kapend, un des principaux accusés dans l’assassinat de l’ancien chef de l’Etat, Laurent Désiré Kabila, se sont répandus comme une tramée de poudre dans la capitale, le week end dernier. Vérification faite, Le phare a appris que l’ancien aide de camp de LD Kabila se porte plutôt comme un charme dans sa cellule de la Prison centrale de Makala, contrairement à ce que la radiotrottoir a fortement véhiculé ces trois derniers jours. Au stade actuel, nul ne sait qui sont à l’origine de cette rumeur et les motivations profondes qui les animent.
Colonel de l’armée congolaise, il remplaça Joseph Kabila au poste de chef de l’armée congolaise le 20 octobre 1998, après que celui-ci a brièvement remplacé Pierre-Célestin Kifwa. Le 16janvier 2001, Eddy Kapend abattit Rashidi Mizele, garde du corps du président Laurent-Désiré Kabila, qui venait d’assassiner ce dernier. Une enquête fut ouverte pour déterminer l’implication d’Eddy Kapend dans l’assassinat.
Condamné à mort lors d’un procès historique de neuf mois devant la cour d’ordre militaire, une juridiction d’exception, ayant poursuivi cette peine n’est jamais exécutée. Sans trembler, se souvient-on, la tête haute et le visage fermé, le colonel qui a toujours clamé son innocence s’est fait alors immédiatement dégrader.
Jusqu’à la mort du président Kabila, il était le respecté colonel Eddy. Celui qui avait son bureau à côté de celui de Kabila père croupit depuis une décennie dans une cellule de la prison centrale de Makala, à Kinshasa, dans l’indifférence totale.
Le général Yav Nawej emporte son secret
Commandant militaire de la ville de Kinshasa au moment de l’assassinat de l’ancien président congolais, Laurent-Désiré Kabila, le 16 janvier 2001, le général Yav Nawej Jean est décédé le jeudi 30 mai 2013 à l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa où il a été interné à la suite de maladie. Condamné à mort pour sa « participation » au meurtre du Chef de l’Etat, cet officier supérieur a passé 12 années à la Prison centrale de Makala dans l’attente d’une réouverture du procès pouvant le réhabiliter.
En effet, à en croire Me Jean-Marie Eley Lofele, avocat des condamnés du procès de l’assassinat de l’ancien chef de l’Etat, ce grand cadre de l’armée et compagnon de lutte de Laurent-Désiré Kabila était « un digne fils du Katanga et un client qui avait toujours cru à son pays … ».
S’attardant sur les circonstances de son décès, Me Eley a rapporté que l’infortuné avait commencé des soins en prison. «Pendant longtemps, on n’acceptait pas qu’il aille à l’hôpital compte tenu de a gravité de l’infraction qu’on lui reprochait (...) Il avait l’espoir de voir aboutir la procédure. Au moment où nous acheminons vers un dialogue national et au moment où le problème devait être versé dans ce dialogue national pour la réconciliation, mon client a rendu l’âme, et cela n’honore pas la République démocratique du Congo. »
25 condamnés à morts encore en prison
Il convient de rappeler que dans celle affaire, il y avait plus de trente condamnés à mort. Certains sont déjà morts, d’autres se trouvent toujours en prison. «Aujourd’hui, ils sont au moins 25 condamnés à morts toujours en prison, confirme l’avocat. Et comme le dialogue national va commencer, j’espère bien que les autorités vont tirer des leçons (...). Il faut tourner la page. Lorsqu’une juridiction exceptionnelle condamne quelqu’un à mort et qu’on vous promet qu’on va continuer les enquêtes, dix ans après, il est anormal que le procès ne continue pas. Or, les gens commencent à mourir, c’est l’occasion pour libérer nos compatriotes qui sont en prison. ». Dans le lot de ces détenus, il y a le colonel Eddy Kapend l’ancien conseiller spécial en matière de sécurité, Nono Lutula le capitaine Itongwan, Leta Mangasa, Nely; etc.
Notons qu’en mai 2001, trois mois après le meurtre de Laurent-Désiré Kabila, la commission chargée de l’enquête avait publié le mercredi 23 mai un pré-rapport qui avait mis en cause l’Ouganda, le Rwanda et les rebelles du RCD-Goma (qui ont tous rejeté ces accusations). Mais avait passé Sous silence les complicités éventuelles de nombreux officiers congolais, en fuite (comme le major Bora Uzima) ou au cachot depuis fin février (comme le colonel Eddy Kapend).
« L’assassinat (de Laurent-Désiré Kabila) n’est pas un acte isolé. Il fait partie d’un Coup d’Etat préparé. L’Ouganda, le Rwanda et le RCD-Goma (mouvement rebelle pro- rwandais) ont travaillé ensemble», avait indiqué le président de la commission chargée de l’enquête, le Procureur général d’antan, Luhonge Kabinda Ngoy qui avait présenté une version très «langue de bois» d’un événement qui avait secoué toute la région.
Pour ce magistrat, «des collaborateurs des services» des rebelles du RCD-Goma et de leurs alliés «étaient présents à Kinshasa et dans des pays voisins» au moment du meurtre. Admettant fout de même que toute la lumière n’a pas été faite sur cet assassinat, Luhonge Kabinda Ngoy confirmera que certaines personnes arrêtées sur ordre de cette commission s’étaient «évadées». Au total 155 personnes avaient été arrêtées ou entendues dans les jours qui avaient suivi la mort de Kabila, et 104 sont toujours en prison, selon le procureur.
Tshieke Bukasa

Afrique rédaction

lundi 3 juin 2013

Et si Jean-Pierre BEMBA était le futur président de la RD Congo?

 

La prison de Scheveningen à la Haye une chance pour J.P Bemba?

La prison de la Haye apparaît aux yeux des certains observateurs et selon des lunettes de chacun comme à la fois un bagne, un hôtel « de luxe » ou un centre de « formation ». Certains détenus s’y trouvent pour y purger une peine qui leur a été infligée à la suite d’un procès pour cause d’infraction incriminée par le traité de Rome. D’autres détenus s’y retrouve après des graves exactions dont ils se sont rendu coupable (Charles Taylor, l’ancien président libérien) ou pendant la période d’instruction de leur dossier (Ngundjolo, rebelle congolais), mais à la différence des nombreuses de leur victimes supposées ou avérées qui ont eu la chance de rester vivantes ,ils sont dans des cellules répondant à des standards qui n’ont rien à envier à certains hôtel de bon standing .Quelques uns parmi ces détenus après avoir rendu des bons et loyaux services à certains intérêts politico-économiques se retrouve dans cet endroit comme à l’abri sous la protection  des cellules de cette maison d’arrêt alors que  leur victimes légitimement revanchard auraient appréciées  les voir goûter aux « plaisirs » des cellules mal famées où ils ont envoyés beaucoup de leur compatriotes. Il y a aussi ceux qui s’y trouve juste pour payer à cause de leur résistance aux grands de ce monde qui ont le droit de décider qui doit être qui, quand et comment, (Laurent Gbagbo, l’ex président ivoirien).

Mais il y a en un, qui y est incarcéré pour des raisons autres que celles évoquées ci haut et dont le cas est intéressant à analyser. C’est le congolais Jean Pierre BEMBA. Son cas présente beaucoup de similitudes (mutatis mutandis) avec celui de Nelson MANDELA dont le schéma depuis son arrestation, sa libération jusqu’à son accession à la présidence présente des ressemblances avec l’orientation que prend le dossier du président du MLC, (mouvement de libération du Congo), monsieur Bemba.

Les faiseurs des roi: Même modus operandi pour Nelson Mandela et JP Bemba…

Madiba (comme l’appelle affectueusement les sud-africains) est injustement emprisonné à Roben island. On le brise en le  rendant malléable en même temps qu’on le déifie. Une fois au point, on le sort en héros que le peuple a tant attendu pour être soit le garant ou du moins le protecteur de  certains intérêts de l’oligarchie qui contrôle l’Afrique du sud.

Lorsqu’on analyse le cas du congolais Jean Pierre Bemba, on remarque qu’il n’est pas trop risqué de s’inspirer (dans la mesure du possible) du dossier de l’illustre sud-africain.

On arrête quelqu’un dont la culpabilité est difficile à prouver dans le dossier centrafricain pour le quel il est inculpé. On l’humilie ce qui le rend vulnérable et manipulable. Pendant que le Congo est à la recherche de l’homme providentiel, il ne serait pas étonnant que JP Bemba soit en prison pour des raisons inavouées. On peut imaginer ,et il n’y pas des raisons que tel ne soit pas le cas, qu’ il est dans cet endroit pour être coaché à diriger  le Congo, alors qu’il apparaît simultanément en victime pour une bonne partie du peuple congolais qui le réclame. Et qui risque de l’accueillir en messie en lui donnant le bon Dieu sans confession.

Cela pourra effacer des mémoires le fait que son parti n’était au départ qu’un mouvement insurrectionnel crée par Yoweri Museveni, le président ougandais  pour avoir une rampe d’accès en RD Congo pour la piller. Ce mouvement armé s’est mué en parti  après avoir congolisé  une agression ougandaise lequel a fait des dégâts rébarbatifs.

La guerre au Congo a ses commanditaires occidentaux, ses sous-traitants dans la région des  grands lacs (Rwanda, Ouganda),et des exécutants au Congo (comme le gouvernement congolais actuel).

Jean Pierre Bemba  l’autre interface du tandem des exécutants pour le compte du système mis en place par une élite maffieuse internationale, a été mis au frais pour servir à la fois d’épée de Damoclès  pour le pouvoir actuel à Kinshasa et une alternative.

En prison on le brise, on le rend malléable tout en le faisant apparaître  aux yeux de la population comme une victime (ce qu’il est dans le dossier centrafricain) pour demain lui céder le fauteuil qui lui permettra de perpétuer le système et prendre la relève de Joseph Kabila.

Comment expliquer que deux protagonistes puissent servir les mêmes intérêts? Cette façon de procéder est inspirée du  système de quelques fabricants de produits de grande marque qui sortent  un produit et le pirate en même temps pour verrouiller le marché de telle sorte que et l’argent de l’original et celui de la copie aboutissent  dans la même caisse. Le fil qui tire  l’Ouganda et le Rwanda en tant que  marionnettes de certains pays occidentaux dans le jeu de la guerre dans la région des grands lacs aboutit chez le même donneur d’ordre…

Demain certains crierons haro sur la CPI (Cour pénale internationale) , mais pas pour les mêmes raisons que le président de l’union africaine, l’éthiopien Haile Mariam Dessalegn Ils auront découvert que la prison de cette Cour peut servir de fabrique des dirigeants pour certains pays africain.

Si notre projection sur le cas Bemba se réalisait!

Par Kerwin Mayizo
Oeil D’Afrique

dimanche 2 juin 2013

Fusillade à la Banque Centrale du Congo à Kinshasa, Adrien MPIANA visé

banque centrale bccUne scène digne d’Hollywood a étonné et révolté plus d’un témoin dans la matinée d’hier mercredi 29 mai 2013 à l’Hôtel de Monnaie.

Vers 9 heures, un homme en civil, armé et accompagné d’un chien, a surgi de nulle part et ouvert soudainement le feu en direction d’Adrien Mpiana, Inspecteur des Finances à la Présidence de la République et analyste financier à la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF). Touché à la jambe droite, cet expert d’une quarantaine d’années est tombé, avant de se mettre à ramper et réussit tout même à entrer dans le bâtiment.

Affolés par les coups de feu, les agents de l’Hôtel de Monnaie qui tramaient encore dans la cour ont pris leurs jambes au cou. Les policiers commis à la sécurité du lieu ont fait la même chose…

Pendant ce temps, le snipper essayait de recharger son artillerie afin d’achever sa cible. C’est en ce moment-là, rapporte un témoin, qu’un garde du corps du gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC) s’est pointé et a fait la sommation d’abattre le tireur s’il refusait de déposer son arme. « Mbongo na biso ! Mbongo na biso » criait-il en lingala!(Notre argent! Notre argent !).

Maitrisé et dépouillé de son arme à feu, le mitrailleur a été soumis à un interrogatoire serré sur place afin de connaitre les mobiles de son actif. Pout toute réponse, il a indiqué avoir pris sa « proie » pour Jean- Pierre Bemba ! «Oui, mais pourquoi cherchez-vous à tuer Jean-Pierre Bemba ? ». Question qui n’a pas trouvé le moindre début de réponse, jusqu’à son acheminement au camp Tshatshi. Dans ce lieu de cantonnement des militaires, a-t-on appris plus tard, cet individu aurait justifié son acte en affirmant que sa cible avait fait arrêter son frère. Bref, que de déclarations contradictoires…

Jeune homme présentant la même morphologie que le leader du MLC, Adrien Mpiana a quant à lui été acheminé à la clinique Ngaliema à Gombe, grâce à une ambulance de la BÇC. Sur place, les médecins ont diagnostiqué que la balle a seulement transpercé la jambe droite, ne touchant pas miraculeusement l’os.

Des interrogations

Pour de nombreux observateurs, cet évènement a tout l’air d’un attentant car les balles ont été tirées dans la seule direction de l’infortuné inspecteur des Finances à la Présidence de la République. Seule victime de cette matinée noire, Adrien Mpiana se demande pourquoi seulement lui. Ignorant totalement les raisons de son agression, il s’inquiète davantage de l’existence de quelques relais de son agresseur. A-t-il agi seul ou en connivence avec des complicités internes ? Qui lui en veulent? Est- ce à cause de son travail de contrôler des finances publiques ?

Toutes ces questions n’ont, pour l’instant, reçu aucune réponse concrète. D’où la nécessité de l’ouverture d’une enquête sérieuse afin de tirer cette affaire au clair. Somme toute, cet incident malheureux survenu dans un coin névralgique de la ville, la BCC, située à un jet de pierre de la Présidence de la République, suscite davantage d’interrogations et confirme qu’il y a une grande insécurité à Kinshasa. Les limiers devraient expliquer comment cet individu est parvenu à accéder dans cet endroit sensible où même les véhicules sont formellement interdits de stationnement.

Par ailleurs, comment expliquer l’absence de réactivité des policiers commis à la sécurité de l’Hôtel de Monnaie, arrivant même jusqu’à abandonner leur poste au moment des coups de feu ? L’opinion publique attend vivement un éclairage à toutes ces interrogations. Affaire à suivre.

Par Tshieke Bukasa

jeudi 30 mai 2013

Aqmi : Mokhtar Belmokhtar, employé pas modèle

Mokhtar Belmokhtar a rompu avec Aqmi au cours de l'automne 2012.

Mokhtar Belmokhtar a rompu avec Aqmi au cours de l'automne 2012. © AFP

Une lettre de dix pages, découverte dans un immeuble à Tombouctou, au Nord-Mali, révèle les dessous de la rupture houleuse entre le jihadiste Mokhtar Belmokhtar et Aqmi. Outre les nombreux reproches adressés au "Borgne" par ses anciens chefs, ce document fournit des éléments précieux sur le fonctionnement interne de l'organisation terroriste.

La lettre adressée à Mokhtar Belmokhtar a été découverte par des journalistes d'AP dans un immeuble anciennement occupé par des responsables d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) à Tombouctou. Le texte, d'une dizaine de pages dactylographiées en arabe, est daté du 3 octobre 2012, soit quelques jours avant le divorce entre Aqmi et son influent lieutenant sahélien.

Ce document est signé par les 14 membres de la Choura (le conseil consultatif) d'Aqmi et a été authentifié par trois experts de l'antiterrorisme. Il répond à une première missive de Mokhtar Belmokhtar, dans laquelle il menaçait de faire sécession. « Votre lettre (…) contient beaucoup de médisance, d'insultes et de railleries, commencent les responsables d'Aqmi. Nous nous sommes refusés à nous lancer dans cette bataille par le passé, espérant que les hommes corrompus retrouverait le droit chemin facilement (…) mais la blessure continue de saigner, et a en réalité déjà énormément saigné, jusqu'à ce que votre dernière lettre arrive. Elle met un terme à tout espoir d'étancher la plaie et de la soigner ».

Indiscipliné

Au fil des pages, décomposées en trente points, les dirigeants de l'organisation terroriste égrènent les nombreux torts qu'ils reprochent à Mokhtar Belmokhtar. D'après eux, leur ancien lieutenant était particulièrement indiscipliné et peu fiable. Ils écrivent notamment que « Le Borgne » répondait très rarement à leurs appels téléphoniques ou refusait de renvoyer les notes de frais que doivent remplir les émirs d'Aqmi. Les membres de la Choura reprochent surtout à Belmokhtar de vouloir court circuiter leur relation avec la maison-mère Al-Qaïda, avec laquelle la branche maghrébine n'a été en contact que « quelques fois » selon le document.

Un épisode illustre le comportement indiscipliné de l'ancien lieutenant d'Aqmi. Lors de la libération de deux diplomates canadiens, en 2008, au Niger, Mokhtar Belmokhtar a fait cavalier seul et empoché 700 000 euros sans attendre les ordres de son commandement. « Plutôt que de suivre le plan que nous avions mis au point, il a mené l'affaire comme il l'entendait. Ici, nous devons nous interroger : qui a mal géré cet enlèvement important ? [...] Est-ce que ça vient du comportement unilatéral de notre frère Abu Abbas [le nom de guerre de Belmokhtar, NDLR], qui a mené à une insuffisance éclatante : échanger un colis des plus important (des diplomates canadiens !) pour un prix des plus ridicules (700 000 euros !) ».

Otages

La lettre découverte par AP confirme également que les rançons payées pour libérer les otages financent directement l'achat d'armes et l'organisation d'attaques terroristes. Les responsables d'Aqmi s'interrogent ainsi sur l'utilisation d'une « somme considérable » qu'ils ont envoyé à leur lieutenant rebelle pour se procurer du matériel militaire. Le texte souligne aussi la relation tendue qu'entretenait « Le Borgne » avec les autres responsables d'Aqmi au Sahel. « Pourquoi les différents émirs de la région n'ont des problèmes qu'avec toi ? Toi, en particulier, à chaque fois ? Ont-ils tous tort, et notre frère Khaled, raison ? s'interrogent les leaders d'AQMI. Abou El Abbas ne veut suivre personne. Il ne veut qu'être suivi et obéi. »

Les auteurs ne se tromperont pas sur ce point. Quelques semaines après la réception de cette lettre, en novembre 2012, Mokhtar Belmokhtar annonce qu'il sort du giron d'Aqmi pour lancer sa propre katiba, baptisée « Les Signataires par le sang ». Trois mois plus tard, en janvier 2013, il revendique l'attaque meurtrière contre le site gazier d'In Amenas, en Algérie. Annoncé mort par plusieurs sources, il signe son retour mi-mai, avec un double attentat sanglant contre un site d'Areva, à Arlit, et une base militaire, à Agadez, dans le nord du Niger. Un nouveau pied de nez à ses anciens boss, qui l'accusaient un peu rapidement de n' « avoir jamais mené une opération de grande envergure malgré des moyens considérables ».

Benjamin Roger

M23 – Le major Nkundi tué. Kigali abandonne son officier au front

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Les Fardc viennent d’infliger une perte grave à l’ennemi rwandais, déguisé sous le label du M23. Le major Nkundi Ukuru Butera a succombé de ses blessures mardi, avant d’être enterré à Rutshuru ; Kigali l’ayant simplement abandonné.

C’est donc une preuve de plus : ceux que l’on appelle communément M23 ne sont rien. C’est l’armée rwandaise (RDF) qui en est le moteur. Et Paul Kagame, dans sa politique de l’autruche, ne pouvait que renier l’appartenance de son officier pour ne pas laisser de traces, avant que Louise Mushikiwabo ne dédouane bientôt son pays par le biais des médias internationaux

Et comme ailleurs on s’apitoie plus sur la mort d’une vache que celle de l’être humain, ceux qui gardent encore ces rangs de la mort devraient réfléchir par deux fois et abdiquer avant l’extermination prochaine des apprentis sorciers obstinés.

Il s’appelait Nkundi Ukuru Butera, officier RDF (Rwanda Defense Forces ou Forces armées rwandaises), major de son état. Celui sur qui reposaient les espoirs du Rwanda en vue de la conquête de la Rdc par les soi-disant M23 n’est plus. Il a été grièvement touché mardi dernier par les vaillants Fardc, Forces armées de la République démocratique du Congo, avant de succomber de ses blessures quelques temps plus tard.

Et qui pis est, Kigali s’est retiré sur la pointe des pieds, laissant le corps raide de son ancien major gisant sur un sol poussiéreux. Aux dernières nouvelles, la dépouille mortelle aurait été ensevelie dans une tombe de fortune ; les Congolais sont tellement humains qu’ils enterrent aussi bien leurs morts que tous les morts, si d’ennemis soient-ils, contrairement aux autres qui organisent un deuil lorsque dans la ferme c’est une vache qui succombe !

Quand Kigali manque de cœur

Les autorités rwandaises n’ont pas de cœur. Non seulement quand elles s’en prennent aux voisins, comme c’est le cas dans l’Est de la Rdc. Des querelles intestines ayant pris des proportions inquiétantes sont légion dans l’actuel régime. Elles se traduisent entre autre par un acharnement politique, une véritable chasse à la sorcière contre les opposants,… c’est un secret de polichinelle.

Mais que doit faire un gouvernement lorsque l’un de ses vaillants hommes en mission suicide succombe sur une terre étrangère ? Sans tambour ni trompette, tous gardent, du moins pour le moment, la langue de bois. Connaissant les moyens ingénieux de sa politique, Kigali n’aura étonné personne lorsque sa ministre des Affaires étrangères se sera bientôt servie des ondes étrangères pour se dédouaner. Il ne sera donc pas surprenant qu’elle parle encore d’un militaire congolais, évoquant un scenario du genre montage de Kinshasa.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le donneur de leçon aura failli à sa mission première. Le gouvernement rwandais n’a pas été à la hauteur de ses engagements pour le moins patriotiques, s’assumant en cas de perte en vies humaines de ses hommes de troupes et autres officiers militaires déployés dans l’Est de la Rdc, aux côtés du M23. Investi d’une mission, le major Nkundi Ukuru Butera ne mérite pas le traitement lui infligé par sa hiérarchie, pense-t-on en en faveur des morts.

Une leçon qui interpelle

C’est un grand bois vert qui vient de tomber comme une feuille, au front, en faveur des ambitions inassouvies sur une terre étrangère, sans que les commanditaires ne s’en préoccupent. Et qu’en sera-t-il des bois secs ? Certes, leur sort est connu. Ils n’ont qu’à se renseigner sur le sort de tous ceux qui les ont précédés sur le même autel des ambitions démesurées. Toutefois, maintenant qu’une preuve supplémentaire vient d’être donnée en termes de présence militaire rwandaise aux côtés du M23, le Conseil de sécurité des Nations Unies ne devrait-il pas en tirer des leçons qui s’imposent et appliquer des sanctions idoines aux fauteurs de troubles, avant que l’on ne passe bientôt aux opérations de grande envergure après le déploiement effectif de la Brigade onusienne pour la paix.

Le Colonel Mamadou Moustafa Ndala rassure

Le Commandant de la brigade des FARDC qui va travailler avec la Brigade d’intervention des Nations Unies, le Colonel Mamadou Moustafa Ndala, est aussi chargé de la protection de la ville de Goma. Et c’est depuis 10 jours qu’il est à Goma. Il se veut plus que rassurant et déterminé à protéger la ville de Goma avant le début effectif du déploiement de la Brigade d’intervention des Nations-Unies. Il dit que la ville qui est tombée aux mains des rebelles du M23 en novembre 2013 ne retombera plus tant que lui est ses hommes seront chargés de sa protection.

Au cours d’une interview exclusive sur Radio Kivu1, le colonel Ndala a répété la petite phrase de M’zee Laurent Désiré Kabila qui disait en 1998 que « la guerre se terminera là où elle a commencé ».

Il est sûr d’abord comme Congolais que les rebelles du M23 ne peuvent plus piétiner dans Goma. « Je suis sûre, étant soldat et étant patriote, parce pour un militaire, pour aller à la ligne de front, il doit être sûre de lui-même. Avant d’engager une bataille, il faut avoir l’ambition de gagner », dit-il. Entant que protecteur de la population qui a tant souffert depuis des années, il pense que la victoire est du côté des FARDC. Et le M23 ne reviendra plus à Goma et là où il est, les FARDC sont déterminés à l’obliger de capituler de grés ou de force. C’est donc un devoir sacré, et même s’il faut verser le sang, ils le feront.

A la population de Goma, il dit qu’il est conscient qu’elle est sous stresse. Si les rebelles du M23 font du bruit, c’est parce qu’ils sont à bout de force. Il a demandé à la population de faire confiance aux FARDC.

L’Avenir via direct.cd

mercredi 29 mai 2013

Ça chauffe entre Etienne Tshisekedi et son fils Félix

Felix Tshisekedi

Etienne Tshisekedi a envoyé un message clair à son fils Félix. Il lui a fait comprendre que s’il décidait de siéger comme rapporteur au bureau de la CENI, ça sera sans sa bénédiction.

L’un et l’autre ne se sont pas parlés directement mais ont choisi d’exprimer leurs positions respectives via la secrétaire générale adjointe du parti socialiste suédois, Ingrid Rodin, venue, la semaine dernière, former les cadres de l’UDPS sur le leadership, à Notre Dame de Fatima.

Ingrid, elle-même, est favorable à ce que le parti tshisekediste intègre les institutions.

Ce qui fait qu’elle représente un appui sûr pour Félix Tshisekedi qui ne s’est pas gêné de prendre langue avec Samy Badibanga et ses députés, sitôt revenu au pays, au début de la semaine dernière. Au nom de cette communauté de vues, quelque chose s’est tramé avec la complicité de Badibanga pour faire des assises de Fatima le moment de la réconciliation entre l’aile dure de l’UDPS et ceux qui ont levé l’option de siéger dans la salle de congrès du Palais du peuple. Ingrid y a cru et a pris le courage d’introduire le débat devant les radicaux tshisekedistes quand elle a pris la parole.

«Nous avons la présence de nos députés qui siègent à l’Assemblée nationale.

Ils sont venus et veulent réintégrer le parti et participer au séminaire», a annoncé la Suédoise. Pendant qu’elle faisait son speech, les députés concernés étaient tapis non loin de là attendant le signal pour s’associer à leurs anciens camarades.
Samy Badibanga était même passé par là discrètement plutôt. Et lui, et les autres ne se contenteront que d’entendre la clameur de la salle pour comprendre que plus personne à la rue Pétunias ne veut entendre parler d’eux. Clameur adressée avant tout à Ingrid pour lui dire que si elle tient au partenariat entre son parti et l’UDPS, autant ne pas se mêler de la cuisine interne tshisekediste. Elle a beau insister mais l’auditoire s’est montré hostile à son exhortation sur la tolérance, le pardon, l’unité et l’amour.

Ça a commencé tellement à crier dans la salle et même à conspuer que la pauvre dame a dû quitter la salle qu’elle a regagné une heure plus tard. Si elle en doutait encore, elle a la preuve que nul ne pourra faire entendre raison à Etienne Tshisekededi à propos de sa décision de boycott contre les institutions issues des élections du 28 novembre. Nul et même pas son fils qui a dû comprendre par la même occasion que tenter de forcer la main à son père risque d’être suicidaire pour son avenir politique. Si jamais celui-ci venait à le renier publiquement, il ne restera qu’une coquille du nom Tshisekedi qu’il porte. A moins qu’il décide de jouer au casse-cou, pour ne pas dire d’accomplir le parricide.

Source: direct.cd

lundi 27 mai 2013

Paul KAGAME : “Le Rwanda n’a pas été fait pour moi”

Le président rwandais à Kigali, le 10 mai 2013.

RDC, France, opposition, gouvernance, CPI... L'homme fort de Kigali s'explique. Tout en laissant ouvert le débat sur son retrait (ou non) du pouvoir en 2017.

Il est un livre que Paul Kagamé, 55 ans, donne à lire à ses visiteurs tant il reflète, selon lui, la véritable image de son pays. Rédigé par deux Américaines enthousiastes, Rwanda, Inc. décrit la success-story de ce petit État de 11 millions d'habitants où une « gouvernance exemplaire », inspirée par un « leader visionnaire », a fait jaillir un modèle de réussite économique et sociale sur les cendres du génocide. Ce cliché n'en est pas un, certes. Célébrée par les bailleurs de fonds, portée aux nues par une poignée d'investisseurs américains pour qui bonnes affaires rime avec bonnes actions, médiatisée par Bill Clinton et Tony Blair, l'expérience rwandaise fascine tous les visiteurs - en particulier africains - du pays des Mille Collines. Mais ce pays qui, en moins de vingt ans, a basculé de la francophonie à l'anglophonie, langue de la mondialisation, est avec autant de régularité accusé d'être un « État garnison » à la politique extérieure agressive, dirigé d'une main de fer par un PDG autoritaire. Ce revers de la médaille, qui a valu au Rwanda une suspension de l'aide internationale en 2012 pour son intervention supposée en RDC (mais qui ne l'a pas empêché d'être élu pour deux ans au Conseil de sécurité de l'ONU), Paul Kagamé souhaite l'effacer. Joueur de tennis émérite, fan de l'équipe de football d'Arsenal et de son entraîneur français, Arsène Wenger, le manager général de « Rwanda, Inc. » a longuement reçu J.A. une matinée pluvieuse de mai, à Kigali.

Question : Les derniers mois ont été difficiles pour vous : accusations d'ingérence chez votre voisin congolais, suspension d'une partie de l'aide étrangère, rapports critiques d'ONG... Quelles leçons en avez-vous tirées maintenant que le gros de l'orage semble passé ?

Paul Kagamé : Peu de chose en réalité. Ce n'est pas la première fois que le Rwanda rencontre ce genre d'incompréhension à propos de la situation dans l’Est de la République Démocratique du Congo, et ce n'est pas la première fois que l'aide est suspendue à cause de cela. Les Rwandais ont appris à faire face à ces périodes difficiles. Les sanctions dont vous parlez ont été prises a priori, sur la base d'un projet de rapport de soi-disant experts de l'ONU, dont le Rwanda n'avait même pas été informé et sur la foi de rumeurs et d'allégations anonymes. Certes, les problèmes du Congo nous concernent dans la mesure où il abrite depuis dix-neuf ans une force armée revancharde issue du génocide de 1994 et qui n'a pas renoncé à « finir le travail ». Mais il appartient au gouvernement congolais et à la communauté internationale de les résoudre. Tout se passe comme si, ayant échoué, ils estimaient que le Rwanda devait payer pour cet échec. Nous ne l'acceptons pas.

Comment expliquez-vous que très peu de gens vous croient lorsque vous démentez toute interférence en RD Congo ?

Pourquoi a-t-on décidé de ne pas nous croire, alors que tout le monde s'accorde à reconnaître que les problèmes du Congo sont des problèmes fondamentalement congolais ? Qu'ils touchent à la gouvernance, à la citoyenneté, à l'identité de ce pays ? Pourquoi aussi peu de gens nous croient, alors que chacun se rend compte que la mission des Nations unies, qui était censée aider à rebâtir un État, ne sert manifestement à rien ? Pourquoi, depuis des années, la perception du Rwanda se base-t-elle non sur des faits vérifiés mais sur des communiqués de presse mensongers qui émanent d'ONG ou d'associations manipulées et qui sont complaisamment repris par les médias occidentaux ? Cette coordination antirwandaise, nous l'avons vue à l'oeuvre lorsqu'il s'est agi de nous empêcher d'être élus au Conseil de sécurité des Nations unies. Elle a échoué, bien sûr, mais je n'ai aucun doute : elle est prête à nuire de nouveau.

En réalité, le Rwanda pose problème pour deux raisons. La première est d'ordre psychologique et historique. La communauté internationale n'a su ni prévenir ni arrêter le génocide des Tutsis, encore moins gérer ses conséquences. D'où un lourd sentiment de culpabilité. Pour l'alléger, il faut que le Rwanda soit en permanence coupable de quelque chose. Phénomène classique : on soulage sa mauvaise conscience en attaquant. La seconde raison touche au rapport de l'Afrique avec le monde : de par son histoire spécifique, le Rwanda est en tête du combat pour une Afrique digne, libre, maîtresse de sa destinée et de ses ressources. Cela ne plaît pas à tous, c'est une évidence : « Ramenons-les à leur petit niveau », se disent-ils...

Le colonel Sultani Makenga, chef des rebelles du M23 à Bunagana, en juillet 2012.

© Marc Hoper/AP/SIPA

À en juger par la vivacité de votre réaction, vous avez perçu ces accusations comme un affront personnel...

Les Rwandais dans leur ensemble l'ont perçu ainsi. Nous ne sommes pas responsables des problèmes des autres, et ceux qui rêvent de nous rayer de la carte doivent savoir que chaque injustice nous rend plus forts.

Kinshasa doit d'abord balayer devant sa porte Ce n'est pas le travail qui manque...

Une force panafricaine de 3 000 hommes, dotée d'un mandat robuste, est en voie de constitution sous l'égide de l'ONU afin d'en finir avec les groupes rebelles de l'est du Congo. Est-ce enfin la bonne solution ?

Je crains que cela n'ait aucun sens, mais laissons-les essayer : le Rwanda ne s'y oppose pas, même si je sais à l'avance que cela ne résoudra rien. La solution doit être politique, parce que le problème est politique. En quoi une brigade d'intervention équipée de drones de surveillance est-elle un remède au déficit de gouvernance, d'infrastructures, d'institutions et d'administration dont sont victimes les populations ? Ce n'est ni le bon diagnostic ni le bon médicament. C'est tout simplement ridicule.

Reconnaissez pourtant qu'il est difficile de croire que les rebelles du M23 ne sont pas proches de vous...

Difficile pour qui ? Pour ceux qui ont décidé d'ignorer les faits, de publier des rapports biaisés et de ne pas nous écouter. Le M23 n'est pas mon affaire, c'est l'affaire du gouvernement congolais. Et puis, pourquoi cette obsession du M23 ? Il y a beaucoup d'autres groupes rebelles au Congo qui, apparemment, n'intéressent personne.

La suspension de l'aide étrangère vous a-t-elle pris de court ?

Non, nous ne sommes pas naïfs. Nous savons très bien que l'aide dépend du bon vouloir de qui la donne ou la retire, pour des raisons qui lui appartiennent. Nous avons protesté, mais nous avons pris acte. Se plaindre est inutile.

Va-t-elle bientôt revenir ?

Elle est en train de revenir peu à peu. L'aide est appréciable, bien sûr, d'autant que nous savons sur quels critères objectifs nous la méritons. Mais son utilisation comme moyen de contrôle politique est quelque chose que nous refusons. Notre combat quotidien est donc de réunir, étape après étape, les conditions qui nous permettront d'en faire l'économie.

Pour l'instant, 40 % de votre budget est alimenté par cette aide extérieure qu'il vous est arrivé de qualifier de « poison ». Comment être indépendant dans ce contexte ?

La vraie indépendance est un processus graduel. D'un côté, l'aide nous est précieuse ; de l'autre, ceux qui nous l'accordent souhaitent que nous ne puissions pas nous en passer. C'est une contradiction que nous ne parviendrons à surmonter que par le travail, la détermination et une vision claire de nos intérêts, donc de nos objectifs. Comprenez-moi bien : je suis tout à fait partisan d'un contrôle strict de l'utilisation de l'aide par les bailleurs de fonds. Vérifier qu'il n'y ait ni gaspillage ni corruption est la moindre des choses, et je crois qu'en ce domaine le Rwanda est exemplaire. Nous pouvons rendre compte de chaque dollar dépensé et nous le faisons. Mais quand les donneurs d'aide veulent se transformer en donneurs de leçons et décider à la place du peuple de l'identité de ses leaders ou de son avenir, il y a problème. Les raisons qui ont présidé à la suspension de l'aide au Rwanda en 2012 n'avaient aucun rapport avec ce à quoi cette aide est destinée : le développement économique et social.

L’emprunt international que vous avez lancé en avril dernier a été immédiatement souscrit au-delà de vos espérances, en dépit d'un contexte qui n'était pas favorable. Comment expliquez-vous ce succès ?

L’élection au premier tour du Rwanda comme membre non permanent du Conseil de sécurité, malgré une campagne hostile, représentait déjà une première victoire. Cette souscription, tout comme la réussite du fonds Agaciro, levé auprès de notre propre population, en est une seconde. Les investisseurs privés et le monde de la finance nous jugent sans oeillères sur ce que nous sommes réellement : un pays fiable, sérieux, en phase réelle de décollage, bankable. Ce n'est pas si fréquent.

C'est « l'effet Kagamé », a dit votre ami Tony Blair...

Si « effet Kagamé » il y a, c'est parce que les Rwandais croient en Kagamé. Et s'ils croient en lui, ce n'est pas parce qu'il est Kagamé, mais à cause de tout ce qu'ils ont accompli ensemble et qui a changé leur vie.

Votre pouvoir repose sur un parti ultradominant, le Front patriotique rwandais (FPR), qui est aussi un acteur économique majeur puisque ses fonds d'investissement pèsent plusieurs centaines de millions de dollars. Est-il sain qu'un mouvement politique soit à ce point impliqué dans les affaires ?

La dernière élection américaine a coûté 2 milliards de dollars [1,5 milliard d'euros], récoltés auprès de donateurs privés, au point que les cyniques affirment que le vainqueur a été celui qui a réuni le plus d'argent. Est-ce sain ? En Europe, partis et candidats doivent souvent mendier auprès des contributeurs pour survivre. Est-ce raisonnable ? Êtes-vous sûr que ce système ne suscite ni obligation ni dépendance, contraires à la transparence et à la démocratie ? Le problème des rapports entre l'argent et la politique n'est pas soluble dans les idées simples, et notre histoire, au FPR, est singulière. Dès le premier jour de notre lutte de libération, nous avons considéré comme cruciale notre indépendance financière. Personne, si ce n'est les patriotes rwandais, ne peut dire qu'il a financé notre combat. La guerre finie, nous nous étions préparés à assumer une période d'autosuffisance : nous savions que les caisses de l'État avaient été pillées et que l'aide internationale ne viendrait pas du jour au lendemain. Pendant quatre ans environ, c'est l'argent que le FPR avait placé hors du pays qui a permis de faire fonctionner l'État rwandais, de prendre soin des rescapés du génocide et d'importer l'essentiel : sucre, sel, savon, carburant, etc. Depuis quinze ans, la finalité de ces fonds a changé. Ils sont investis dans les secteurs stratégiques comme les télécommunications et les infrastructures afin de stimuler le secteur privé.

Comment faites-vous pour éviter les conflits d'intérêts dans l'attribution des marchés publics entre les sociétés contrôlées par le FPR et les autres ?

Le plus souvent, le FPR investit dans des activités qui, au départ, n'intéressent pas le secteur privé, mais que nous jugeons essentielles. Pour le reste, les sociétés contrôlées par le parti obéissent aux mêmes règles que les autres : elles paient leurs impôts, elles sont régulièrement auditées et les appels d'offres auxquels elles soumissionnent sont parfaitement transparents. Si ce n'était pas le cas, le Rwanda ne serait pas le quatrième pays africain au classement « Doing Business ».

Pensez-vous avoir éradiqué la corruption ?

Dans une large mesure, oui. La plupart des Rwandais ont désormais intégré une culture de la responsabilité qui a transformé leur mentalité. L'éducation a joué un rôle important, tout comme les mesures très strictes que nous avons prises pour lutter contre ce phénomène. Où que vous soyez, quel que soit le poste que vous occupez, l'impunité n'existe pas au Rwanda. En ce domaine comme dans tous les autres, le leadership doit être absolument exemplaire.

Kigali est la capitale d'Afrique la plus sûre pour les expatriés.

© Vincent Fournier pour J.A.

Autre problème : la croissance démographique. Avec plus de 400 habitants au km2, le Rwanda est au bord de l'asphyxie. Y a-t-il une solution ?

C'est à la fois un formidable défi et une formidable opportunité. Si, en quinze ans, la courbe de croissance de notre population est passée de près de 10 % par an à moins de 3 %, ce n'est pas en usant de la coercition, totalement improductive dans notre culture, mais en combinant la pédagogie et la persuasion. Le message est simple : adaptez la taille de votre famille à vos ressources, ne faites que les enfants que vous pourrez nourrir, soigner, éduquer. Près de 70 % des Rwandais ont moins de 30 ans... À condition d'investir massivement dans la santé, l'emploi et l'éducation, ce n'est pas un handicap, c'est une chance.

Le mandat du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) basé à Arusha, en Tanzanie, va bientôt expirer. Quel bilan tirez-vous de cette juridiction ?

Très négatif, très critique. Non pas sur l'institution en tant que telle, mais sur ce qu'elle a produit et sur les influences qui se sont exercées vis-à-vis d'elle. Je préfère ne pas m'étendre sur ce sujet.

Il y a quelques mois, lors d'un passage à Bruxelles, vous avez déclaré que tous vos opposants en exil pouvaient rentrer au Rwanda. Pensez-vous réellement que Faustin Twagiramungu, Paul Rusesabagina, Emmanuel Habyarimana et d'autres, qui vous qualifient de dictateur, ne risquent pas d'être poursuivis en justice à leur arrivée à Kigali ?

J'ai effectivement dit qu'ils pouvaient revenir et que les conditions étaient réunies pour cela. La suite les concerne, eux et la justice rwandaise.

Donc si la justice a quelque chose à leur reprocher, ils sont susceptibles d'être inculpés, comme l'a été Victoire Ingabire ?

Tout à fait. Je ne vois pas sur quelles bases juridiques fonder leur immunité, encore moins leur impunité.

Êtes-vous prêt à négocier avec eux ?

Négocier quoi ? Ce qu'ils veulent tient en un mot : le pouvoir. Je ne le leur donnerai pas, en tout cas pas en dehors des voies légales prévues pour y parvenir. Il n'y a rien à négocier.

Dans un peu plus de un mois, il n'y aura officiellement plus de réfugiés rwandais à l'étranger, puisque le HCR a annoncé l'expiration de leur statut. Soutenus par Kinshasa, qui estime que les conditions de sécurité et de dignité ne sont pas réunies pour leur retour au Rwanda, certains d'entre eux ont protesté contre cette décision. Qu'en dites-vous ?

En quoi le gouvernement congolais est-il qualifié pour porter un jugement sur la situation interne du Rwanda ? Pourquoi parle-t-il au nom de ces réfugiés ? Kinshasa devrait d'abord balayer devant sa porte, et je crois que le travail n'y manque pas. Pour le reste, la fin du statut de réfugié rwandais démontre que les conditions qui ont présidé à son existence sont obsolètes. Mais nous ne forçons personne à revenir.

Je suppose que votre position hostile à la Cour pénale internationale (CPI) n'a pas varié...

Absolument. Il ne s'agit pas là de justice, mais d'un instrument au service d'intérêts à la fois extra-africains et désireux de contrôler l'Afrique.

Vous donnez donc raison au nouveau président kényan, Uhuru Kenyatta, qui demande à l'ONU de faire cesser les poursuites de la CPI à son encontre ?

Sans aucun doute. La CPI a tenté d'influencer le résultat de l'élection présidentielle, en vain. Le scrutin a été démocratique, de vrais progrès ont été accomplis sur la voie de la réconciliation. Ces poursuites n'ont plus aucun sens.

Entre la France et le Rwanda, pas de nouvelles vaut mieux que de mauvaises nouvelles.

Depuis votre première visite officielle en France, en septembre 2011, rien n'a bougé dans les relations entre les deux pays. La coopération est en panne. Pourquoi ?

L'histoire entre le Rwanda et la France a connu tant de péripéties négatives que le simple fait qu'il n'y ait pas de nouvelles est déjà une bonne nouvelle. Nous sommes ouverts à toute forme de coopération avec Paris, mais, à tout prendre, je préfère encore qu'il ne se passe rien plutôt qu'une énième régression.

Vous avez soutenu l'intervention française au Mali. C'était un geste envers François Hollande ?

C'était un geste en faveur du peuple malien. Nous n'avons pas soutenu la France, l'ancien maître ­colonial, en tant que telle. Nous avons ­soutenu l'action. Et nous aurions soutenu toute autre ­intervention capable d'éviter le pire au Mali.

Selon la Constitution, que vous vous êtes engagé à respecter, votre actuel et dernier mandat ­prendra fin en 2017. Pourtant, à lire les journaux qui vous sont proches, une campagne semble déjà s'amorcer en faveur de votre maintien à la tête de l'État. Allez-vous revenir sur votre décision ?

Premier élément : rien dans ce que j'ai dit ou fait jusqu'ici n'indique que je suis passé d'une position à une autre. Deuxième élément : le débat dont vous vous faites l'écho, je l'encourage. Y compris sur le fait de savoir si la porte du maintien de ma contribution sous sa forme actuelle doit rester fermée - ce que je souhaite - ou être ouverte. Mon opinion, qui est celle de tous les Rwandais, est que le changement est nécessaire car il s'inscrit dans la dynamique de gouvernance que nous avons choisie. Mais il doit obéir à deux conditions : la poursuite du progrès dans tous les domaines et la sécurité nationale. Que je reste ou pas, il s'agit là d'impératifs absolus.

En d'autres termes, si l'intérêt du Rwanda le commande à vos yeux, vous rempilerez en 2017 ?

Ni moi ni personne n'en est arrivé à cette conclusion. Le Rwanda d'aujourd'hui n'a pas été fait pour moi. Je dis simplement aux Rwandais : « Débattez, réfléchissez, faites des propositions en tenant compte des trois axes que je vous suggère : changement, progrès, sécurité. À vous de trouver l'articulation entre eux. »

En imaginant que vous soyez candidat à votre succession, vous savez ce que l'on dira : Kagamé s'accroche au pouvoir, Kagamé manipule...

... Kagamé est un autocrate, etc. Je sais tout cela. Qu'y a-t-il de nouveau ? J'ai beau dire que le pouvoir pour le pouvoir ne m'intéresse pas, des ONG répètent ce genre de choses depuis les premiers jours de mon premier mandat. Que voulez-vous que cela fasse aux Rwandais ?

« Personne en Occident, avez-vous dit un jour, n'a le droit ni le crédit moral de porter quelque accusation que ce soit contre moi et le peuple rwandais. » N'est-ce pas présomptueux ?

Non. Et ce que je dis vaut pour l'Afrique tout entière. Tant que l'Occident prétendra nous juger à partir de ses propres critères et de ses intérêts, tant qu'il prétendra nous dicter jusqu'à nos propres volontés, tant qu'il estimera que son mode de vie est le seul acceptable, ses accusations n'auront aucun fondement. Prenez l'une d'entre elles, sans doute la plus courante dans les pseudo-rapports d'ONG : « Les Rwandais ne sont pas libres. » Mais qui est allé poser la question aux Rwandais ? Transparency International et l'institut de sondage Gallup ont eu l'honnêteté de le faire ici, à Kigali. Réponse : 90 % des sondés disent avoir confiance dans leurs institutions. Fait-on aussi massivement confiance aux institutions dans une dictature ? J'en doute. Comment peut-on soutenir qu'un pays qui se classe au troisième rang africain sur l'index de liberté économique du Wall Street Journal et qui est l'un des très rares sur le continent où la croissance s'accompagne d'une vraie réduction de la pauvreté - 1,5 million de Rwandais en sont sortis ces six dernières années - n'est pas un pays libre ?

Les critiques ne s'adressent pas aux Rwandais. Elles s'adressent à vous. Rarement chef d'État aura suscité des réactions aussi extrêmes et contrastées...

Cela ne m'empêche pas de vivre et ne changera rien à l'heure de ma mort. Si vous voulez tout savoir, je dors très bien la nuit.

Source:  Jeune Afrique