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jeudi 30 mai 2013

Aqmi : Mokhtar Belmokhtar, employé pas modèle

Mokhtar Belmokhtar a rompu avec Aqmi au cours de l'automne 2012.

Mokhtar Belmokhtar a rompu avec Aqmi au cours de l'automne 2012. © AFP

Une lettre de dix pages, découverte dans un immeuble à Tombouctou, au Nord-Mali, révèle les dessous de la rupture houleuse entre le jihadiste Mokhtar Belmokhtar et Aqmi. Outre les nombreux reproches adressés au "Borgne" par ses anciens chefs, ce document fournit des éléments précieux sur le fonctionnement interne de l'organisation terroriste.

La lettre adressée à Mokhtar Belmokhtar a été découverte par des journalistes d'AP dans un immeuble anciennement occupé par des responsables d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) à Tombouctou. Le texte, d'une dizaine de pages dactylographiées en arabe, est daté du 3 octobre 2012, soit quelques jours avant le divorce entre Aqmi et son influent lieutenant sahélien.

Ce document est signé par les 14 membres de la Choura (le conseil consultatif) d'Aqmi et a été authentifié par trois experts de l'antiterrorisme. Il répond à une première missive de Mokhtar Belmokhtar, dans laquelle il menaçait de faire sécession. « Votre lettre (…) contient beaucoup de médisance, d'insultes et de railleries, commencent les responsables d'Aqmi. Nous nous sommes refusés à nous lancer dans cette bataille par le passé, espérant que les hommes corrompus retrouverait le droit chemin facilement (…) mais la blessure continue de saigner, et a en réalité déjà énormément saigné, jusqu'à ce que votre dernière lettre arrive. Elle met un terme à tout espoir d'étancher la plaie et de la soigner ».

Indiscipliné

Au fil des pages, décomposées en trente points, les dirigeants de l'organisation terroriste égrènent les nombreux torts qu'ils reprochent à Mokhtar Belmokhtar. D'après eux, leur ancien lieutenant était particulièrement indiscipliné et peu fiable. Ils écrivent notamment que « Le Borgne » répondait très rarement à leurs appels téléphoniques ou refusait de renvoyer les notes de frais que doivent remplir les émirs d'Aqmi. Les membres de la Choura reprochent surtout à Belmokhtar de vouloir court circuiter leur relation avec la maison-mère Al-Qaïda, avec laquelle la branche maghrébine n'a été en contact que « quelques fois » selon le document.

Un épisode illustre le comportement indiscipliné de l'ancien lieutenant d'Aqmi. Lors de la libération de deux diplomates canadiens, en 2008, au Niger, Mokhtar Belmokhtar a fait cavalier seul et empoché 700 000 euros sans attendre les ordres de son commandement. « Plutôt que de suivre le plan que nous avions mis au point, il a mené l'affaire comme il l'entendait. Ici, nous devons nous interroger : qui a mal géré cet enlèvement important ? [...] Est-ce que ça vient du comportement unilatéral de notre frère Abu Abbas [le nom de guerre de Belmokhtar, NDLR], qui a mené à une insuffisance éclatante : échanger un colis des plus important (des diplomates canadiens !) pour un prix des plus ridicules (700 000 euros !) ».

Otages

La lettre découverte par AP confirme également que les rançons payées pour libérer les otages financent directement l'achat d'armes et l'organisation d'attaques terroristes. Les responsables d'Aqmi s'interrogent ainsi sur l'utilisation d'une « somme considérable » qu'ils ont envoyé à leur lieutenant rebelle pour se procurer du matériel militaire. Le texte souligne aussi la relation tendue qu'entretenait « Le Borgne » avec les autres responsables d'Aqmi au Sahel. « Pourquoi les différents émirs de la région n'ont des problèmes qu'avec toi ? Toi, en particulier, à chaque fois ? Ont-ils tous tort, et notre frère Khaled, raison ? s'interrogent les leaders d'AQMI. Abou El Abbas ne veut suivre personne. Il ne veut qu'être suivi et obéi. »

Les auteurs ne se tromperont pas sur ce point. Quelques semaines après la réception de cette lettre, en novembre 2012, Mokhtar Belmokhtar annonce qu'il sort du giron d'Aqmi pour lancer sa propre katiba, baptisée « Les Signataires par le sang ». Trois mois plus tard, en janvier 2013, il revendique l'attaque meurtrière contre le site gazier d'In Amenas, en Algérie. Annoncé mort par plusieurs sources, il signe son retour mi-mai, avec un double attentat sanglant contre un site d'Areva, à Arlit, et une base militaire, à Agadez, dans le nord du Niger. Un nouveau pied de nez à ses anciens boss, qui l'accusaient un peu rapidement de n' « avoir jamais mené une opération de grande envergure malgré des moyens considérables ».

Benjamin Roger

M23 – Le major Nkundi tué. Kigali abandonne son officier au front

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Les Fardc viennent d’infliger une perte grave à l’ennemi rwandais, déguisé sous le label du M23. Le major Nkundi Ukuru Butera a succombé de ses blessures mardi, avant d’être enterré à Rutshuru ; Kigali l’ayant simplement abandonné.

C’est donc une preuve de plus : ceux que l’on appelle communément M23 ne sont rien. C’est l’armée rwandaise (RDF) qui en est le moteur. Et Paul Kagame, dans sa politique de l’autruche, ne pouvait que renier l’appartenance de son officier pour ne pas laisser de traces, avant que Louise Mushikiwabo ne dédouane bientôt son pays par le biais des médias internationaux

Et comme ailleurs on s’apitoie plus sur la mort d’une vache que celle de l’être humain, ceux qui gardent encore ces rangs de la mort devraient réfléchir par deux fois et abdiquer avant l’extermination prochaine des apprentis sorciers obstinés.

Il s’appelait Nkundi Ukuru Butera, officier RDF (Rwanda Defense Forces ou Forces armées rwandaises), major de son état. Celui sur qui reposaient les espoirs du Rwanda en vue de la conquête de la Rdc par les soi-disant M23 n’est plus. Il a été grièvement touché mardi dernier par les vaillants Fardc, Forces armées de la République démocratique du Congo, avant de succomber de ses blessures quelques temps plus tard.

Et qui pis est, Kigali s’est retiré sur la pointe des pieds, laissant le corps raide de son ancien major gisant sur un sol poussiéreux. Aux dernières nouvelles, la dépouille mortelle aurait été ensevelie dans une tombe de fortune ; les Congolais sont tellement humains qu’ils enterrent aussi bien leurs morts que tous les morts, si d’ennemis soient-ils, contrairement aux autres qui organisent un deuil lorsque dans la ferme c’est une vache qui succombe !

Quand Kigali manque de cœur

Les autorités rwandaises n’ont pas de cœur. Non seulement quand elles s’en prennent aux voisins, comme c’est le cas dans l’Est de la Rdc. Des querelles intestines ayant pris des proportions inquiétantes sont légion dans l’actuel régime. Elles se traduisent entre autre par un acharnement politique, une véritable chasse à la sorcière contre les opposants,… c’est un secret de polichinelle.

Mais que doit faire un gouvernement lorsque l’un de ses vaillants hommes en mission suicide succombe sur une terre étrangère ? Sans tambour ni trompette, tous gardent, du moins pour le moment, la langue de bois. Connaissant les moyens ingénieux de sa politique, Kigali n’aura étonné personne lorsque sa ministre des Affaires étrangères se sera bientôt servie des ondes étrangères pour se dédouaner. Il ne sera donc pas surprenant qu’elle parle encore d’un militaire congolais, évoquant un scenario du genre montage de Kinshasa.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le donneur de leçon aura failli à sa mission première. Le gouvernement rwandais n’a pas été à la hauteur de ses engagements pour le moins patriotiques, s’assumant en cas de perte en vies humaines de ses hommes de troupes et autres officiers militaires déployés dans l’Est de la Rdc, aux côtés du M23. Investi d’une mission, le major Nkundi Ukuru Butera ne mérite pas le traitement lui infligé par sa hiérarchie, pense-t-on en en faveur des morts.

Une leçon qui interpelle

C’est un grand bois vert qui vient de tomber comme une feuille, au front, en faveur des ambitions inassouvies sur une terre étrangère, sans que les commanditaires ne s’en préoccupent. Et qu’en sera-t-il des bois secs ? Certes, leur sort est connu. Ils n’ont qu’à se renseigner sur le sort de tous ceux qui les ont précédés sur le même autel des ambitions démesurées. Toutefois, maintenant qu’une preuve supplémentaire vient d’être donnée en termes de présence militaire rwandaise aux côtés du M23, le Conseil de sécurité des Nations Unies ne devrait-il pas en tirer des leçons qui s’imposent et appliquer des sanctions idoines aux fauteurs de troubles, avant que l’on ne passe bientôt aux opérations de grande envergure après le déploiement effectif de la Brigade onusienne pour la paix.

Le Colonel Mamadou Moustafa Ndala rassure

Le Commandant de la brigade des FARDC qui va travailler avec la Brigade d’intervention des Nations Unies, le Colonel Mamadou Moustafa Ndala, est aussi chargé de la protection de la ville de Goma. Et c’est depuis 10 jours qu’il est à Goma. Il se veut plus que rassurant et déterminé à protéger la ville de Goma avant le début effectif du déploiement de la Brigade d’intervention des Nations-Unies. Il dit que la ville qui est tombée aux mains des rebelles du M23 en novembre 2013 ne retombera plus tant que lui est ses hommes seront chargés de sa protection.

Au cours d’une interview exclusive sur Radio Kivu1, le colonel Ndala a répété la petite phrase de M’zee Laurent Désiré Kabila qui disait en 1998 que « la guerre se terminera là où elle a commencé ».

Il est sûr d’abord comme Congolais que les rebelles du M23 ne peuvent plus piétiner dans Goma. « Je suis sûre, étant soldat et étant patriote, parce pour un militaire, pour aller à la ligne de front, il doit être sûre de lui-même. Avant d’engager une bataille, il faut avoir l’ambition de gagner », dit-il. Entant que protecteur de la population qui a tant souffert depuis des années, il pense que la victoire est du côté des FARDC. Et le M23 ne reviendra plus à Goma et là où il est, les FARDC sont déterminés à l’obliger de capituler de grés ou de force. C’est donc un devoir sacré, et même s’il faut verser le sang, ils le feront.

A la population de Goma, il dit qu’il est conscient qu’elle est sous stresse. Si les rebelles du M23 font du bruit, c’est parce qu’ils sont à bout de force. Il a demandé à la population de faire confiance aux FARDC.

L’Avenir via direct.cd

mercredi 29 mai 2013

Ça chauffe entre Etienne Tshisekedi et son fils Félix

Felix Tshisekedi

Etienne Tshisekedi a envoyé un message clair à son fils Félix. Il lui a fait comprendre que s’il décidait de siéger comme rapporteur au bureau de la CENI, ça sera sans sa bénédiction.

L’un et l’autre ne se sont pas parlés directement mais ont choisi d’exprimer leurs positions respectives via la secrétaire générale adjointe du parti socialiste suédois, Ingrid Rodin, venue, la semaine dernière, former les cadres de l’UDPS sur le leadership, à Notre Dame de Fatima.

Ingrid, elle-même, est favorable à ce que le parti tshisekediste intègre les institutions.

Ce qui fait qu’elle représente un appui sûr pour Félix Tshisekedi qui ne s’est pas gêné de prendre langue avec Samy Badibanga et ses députés, sitôt revenu au pays, au début de la semaine dernière. Au nom de cette communauté de vues, quelque chose s’est tramé avec la complicité de Badibanga pour faire des assises de Fatima le moment de la réconciliation entre l’aile dure de l’UDPS et ceux qui ont levé l’option de siéger dans la salle de congrès du Palais du peuple. Ingrid y a cru et a pris le courage d’introduire le débat devant les radicaux tshisekedistes quand elle a pris la parole.

«Nous avons la présence de nos députés qui siègent à l’Assemblée nationale.

Ils sont venus et veulent réintégrer le parti et participer au séminaire», a annoncé la Suédoise. Pendant qu’elle faisait son speech, les députés concernés étaient tapis non loin de là attendant le signal pour s’associer à leurs anciens camarades.
Samy Badibanga était même passé par là discrètement plutôt. Et lui, et les autres ne se contenteront que d’entendre la clameur de la salle pour comprendre que plus personne à la rue Pétunias ne veut entendre parler d’eux. Clameur adressée avant tout à Ingrid pour lui dire que si elle tient au partenariat entre son parti et l’UDPS, autant ne pas se mêler de la cuisine interne tshisekediste. Elle a beau insister mais l’auditoire s’est montré hostile à son exhortation sur la tolérance, le pardon, l’unité et l’amour.

Ça a commencé tellement à crier dans la salle et même à conspuer que la pauvre dame a dû quitter la salle qu’elle a regagné une heure plus tard. Si elle en doutait encore, elle a la preuve que nul ne pourra faire entendre raison à Etienne Tshisekededi à propos de sa décision de boycott contre les institutions issues des élections du 28 novembre. Nul et même pas son fils qui a dû comprendre par la même occasion que tenter de forcer la main à son père risque d’être suicidaire pour son avenir politique. Si jamais celui-ci venait à le renier publiquement, il ne restera qu’une coquille du nom Tshisekedi qu’il porte. A moins qu’il décide de jouer au casse-cou, pour ne pas dire d’accomplir le parricide.

Source: direct.cd

lundi 27 mai 2013

Paul KAGAME : “Le Rwanda n’a pas été fait pour moi”

Le président rwandais à Kigali, le 10 mai 2013.

RDC, France, opposition, gouvernance, CPI... L'homme fort de Kigali s'explique. Tout en laissant ouvert le débat sur son retrait (ou non) du pouvoir en 2017.

Il est un livre que Paul Kagamé, 55 ans, donne à lire à ses visiteurs tant il reflète, selon lui, la véritable image de son pays. Rédigé par deux Américaines enthousiastes, Rwanda, Inc. décrit la success-story de ce petit État de 11 millions d'habitants où une « gouvernance exemplaire », inspirée par un « leader visionnaire », a fait jaillir un modèle de réussite économique et sociale sur les cendres du génocide. Ce cliché n'en est pas un, certes. Célébrée par les bailleurs de fonds, portée aux nues par une poignée d'investisseurs américains pour qui bonnes affaires rime avec bonnes actions, médiatisée par Bill Clinton et Tony Blair, l'expérience rwandaise fascine tous les visiteurs - en particulier africains - du pays des Mille Collines. Mais ce pays qui, en moins de vingt ans, a basculé de la francophonie à l'anglophonie, langue de la mondialisation, est avec autant de régularité accusé d'être un « État garnison » à la politique extérieure agressive, dirigé d'une main de fer par un PDG autoritaire. Ce revers de la médaille, qui a valu au Rwanda une suspension de l'aide internationale en 2012 pour son intervention supposée en RDC (mais qui ne l'a pas empêché d'être élu pour deux ans au Conseil de sécurité de l'ONU), Paul Kagamé souhaite l'effacer. Joueur de tennis émérite, fan de l'équipe de football d'Arsenal et de son entraîneur français, Arsène Wenger, le manager général de « Rwanda, Inc. » a longuement reçu J.A. une matinée pluvieuse de mai, à Kigali.

Question : Les derniers mois ont été difficiles pour vous : accusations d'ingérence chez votre voisin congolais, suspension d'une partie de l'aide étrangère, rapports critiques d'ONG... Quelles leçons en avez-vous tirées maintenant que le gros de l'orage semble passé ?

Paul Kagamé : Peu de chose en réalité. Ce n'est pas la première fois que le Rwanda rencontre ce genre d'incompréhension à propos de la situation dans l’Est de la République Démocratique du Congo, et ce n'est pas la première fois que l'aide est suspendue à cause de cela. Les Rwandais ont appris à faire face à ces périodes difficiles. Les sanctions dont vous parlez ont été prises a priori, sur la base d'un projet de rapport de soi-disant experts de l'ONU, dont le Rwanda n'avait même pas été informé et sur la foi de rumeurs et d'allégations anonymes. Certes, les problèmes du Congo nous concernent dans la mesure où il abrite depuis dix-neuf ans une force armée revancharde issue du génocide de 1994 et qui n'a pas renoncé à « finir le travail ». Mais il appartient au gouvernement congolais et à la communauté internationale de les résoudre. Tout se passe comme si, ayant échoué, ils estimaient que le Rwanda devait payer pour cet échec. Nous ne l'acceptons pas.

Comment expliquez-vous que très peu de gens vous croient lorsque vous démentez toute interférence en RD Congo ?

Pourquoi a-t-on décidé de ne pas nous croire, alors que tout le monde s'accorde à reconnaître que les problèmes du Congo sont des problèmes fondamentalement congolais ? Qu'ils touchent à la gouvernance, à la citoyenneté, à l'identité de ce pays ? Pourquoi aussi peu de gens nous croient, alors que chacun se rend compte que la mission des Nations unies, qui était censée aider à rebâtir un État, ne sert manifestement à rien ? Pourquoi, depuis des années, la perception du Rwanda se base-t-elle non sur des faits vérifiés mais sur des communiqués de presse mensongers qui émanent d'ONG ou d'associations manipulées et qui sont complaisamment repris par les médias occidentaux ? Cette coordination antirwandaise, nous l'avons vue à l'oeuvre lorsqu'il s'est agi de nous empêcher d'être élus au Conseil de sécurité des Nations unies. Elle a échoué, bien sûr, mais je n'ai aucun doute : elle est prête à nuire de nouveau.

En réalité, le Rwanda pose problème pour deux raisons. La première est d'ordre psychologique et historique. La communauté internationale n'a su ni prévenir ni arrêter le génocide des Tutsis, encore moins gérer ses conséquences. D'où un lourd sentiment de culpabilité. Pour l'alléger, il faut que le Rwanda soit en permanence coupable de quelque chose. Phénomène classique : on soulage sa mauvaise conscience en attaquant. La seconde raison touche au rapport de l'Afrique avec le monde : de par son histoire spécifique, le Rwanda est en tête du combat pour une Afrique digne, libre, maîtresse de sa destinée et de ses ressources. Cela ne plaît pas à tous, c'est une évidence : « Ramenons-les à leur petit niveau », se disent-ils...

Le colonel Sultani Makenga, chef des rebelles du M23 à Bunagana, en juillet 2012.

© Marc Hoper/AP/SIPA

À en juger par la vivacité de votre réaction, vous avez perçu ces accusations comme un affront personnel...

Les Rwandais dans leur ensemble l'ont perçu ainsi. Nous ne sommes pas responsables des problèmes des autres, et ceux qui rêvent de nous rayer de la carte doivent savoir que chaque injustice nous rend plus forts.

Kinshasa doit d'abord balayer devant sa porte Ce n'est pas le travail qui manque...

Une force panafricaine de 3 000 hommes, dotée d'un mandat robuste, est en voie de constitution sous l'égide de l'ONU afin d'en finir avec les groupes rebelles de l'est du Congo. Est-ce enfin la bonne solution ?

Je crains que cela n'ait aucun sens, mais laissons-les essayer : le Rwanda ne s'y oppose pas, même si je sais à l'avance que cela ne résoudra rien. La solution doit être politique, parce que le problème est politique. En quoi une brigade d'intervention équipée de drones de surveillance est-elle un remède au déficit de gouvernance, d'infrastructures, d'institutions et d'administration dont sont victimes les populations ? Ce n'est ni le bon diagnostic ni le bon médicament. C'est tout simplement ridicule.

Reconnaissez pourtant qu'il est difficile de croire que les rebelles du M23 ne sont pas proches de vous...

Difficile pour qui ? Pour ceux qui ont décidé d'ignorer les faits, de publier des rapports biaisés et de ne pas nous écouter. Le M23 n'est pas mon affaire, c'est l'affaire du gouvernement congolais. Et puis, pourquoi cette obsession du M23 ? Il y a beaucoup d'autres groupes rebelles au Congo qui, apparemment, n'intéressent personne.

La suspension de l'aide étrangère vous a-t-elle pris de court ?

Non, nous ne sommes pas naïfs. Nous savons très bien que l'aide dépend du bon vouloir de qui la donne ou la retire, pour des raisons qui lui appartiennent. Nous avons protesté, mais nous avons pris acte. Se plaindre est inutile.

Va-t-elle bientôt revenir ?

Elle est en train de revenir peu à peu. L'aide est appréciable, bien sûr, d'autant que nous savons sur quels critères objectifs nous la méritons. Mais son utilisation comme moyen de contrôle politique est quelque chose que nous refusons. Notre combat quotidien est donc de réunir, étape après étape, les conditions qui nous permettront d'en faire l'économie.

Pour l'instant, 40 % de votre budget est alimenté par cette aide extérieure qu'il vous est arrivé de qualifier de « poison ». Comment être indépendant dans ce contexte ?

La vraie indépendance est un processus graduel. D'un côté, l'aide nous est précieuse ; de l'autre, ceux qui nous l'accordent souhaitent que nous ne puissions pas nous en passer. C'est une contradiction que nous ne parviendrons à surmonter que par le travail, la détermination et une vision claire de nos intérêts, donc de nos objectifs. Comprenez-moi bien : je suis tout à fait partisan d'un contrôle strict de l'utilisation de l'aide par les bailleurs de fonds. Vérifier qu'il n'y ait ni gaspillage ni corruption est la moindre des choses, et je crois qu'en ce domaine le Rwanda est exemplaire. Nous pouvons rendre compte de chaque dollar dépensé et nous le faisons. Mais quand les donneurs d'aide veulent se transformer en donneurs de leçons et décider à la place du peuple de l'identité de ses leaders ou de son avenir, il y a problème. Les raisons qui ont présidé à la suspension de l'aide au Rwanda en 2012 n'avaient aucun rapport avec ce à quoi cette aide est destinée : le développement économique et social.

L’emprunt international que vous avez lancé en avril dernier a été immédiatement souscrit au-delà de vos espérances, en dépit d'un contexte qui n'était pas favorable. Comment expliquez-vous ce succès ?

L’élection au premier tour du Rwanda comme membre non permanent du Conseil de sécurité, malgré une campagne hostile, représentait déjà une première victoire. Cette souscription, tout comme la réussite du fonds Agaciro, levé auprès de notre propre population, en est une seconde. Les investisseurs privés et le monde de la finance nous jugent sans oeillères sur ce que nous sommes réellement : un pays fiable, sérieux, en phase réelle de décollage, bankable. Ce n'est pas si fréquent.

C'est « l'effet Kagamé », a dit votre ami Tony Blair...

Si « effet Kagamé » il y a, c'est parce que les Rwandais croient en Kagamé. Et s'ils croient en lui, ce n'est pas parce qu'il est Kagamé, mais à cause de tout ce qu'ils ont accompli ensemble et qui a changé leur vie.

Votre pouvoir repose sur un parti ultradominant, le Front patriotique rwandais (FPR), qui est aussi un acteur économique majeur puisque ses fonds d'investissement pèsent plusieurs centaines de millions de dollars. Est-il sain qu'un mouvement politique soit à ce point impliqué dans les affaires ?

La dernière élection américaine a coûté 2 milliards de dollars [1,5 milliard d'euros], récoltés auprès de donateurs privés, au point que les cyniques affirment que le vainqueur a été celui qui a réuni le plus d'argent. Est-ce sain ? En Europe, partis et candidats doivent souvent mendier auprès des contributeurs pour survivre. Est-ce raisonnable ? Êtes-vous sûr que ce système ne suscite ni obligation ni dépendance, contraires à la transparence et à la démocratie ? Le problème des rapports entre l'argent et la politique n'est pas soluble dans les idées simples, et notre histoire, au FPR, est singulière. Dès le premier jour de notre lutte de libération, nous avons considéré comme cruciale notre indépendance financière. Personne, si ce n'est les patriotes rwandais, ne peut dire qu'il a financé notre combat. La guerre finie, nous nous étions préparés à assumer une période d'autosuffisance : nous savions que les caisses de l'État avaient été pillées et que l'aide internationale ne viendrait pas du jour au lendemain. Pendant quatre ans environ, c'est l'argent que le FPR avait placé hors du pays qui a permis de faire fonctionner l'État rwandais, de prendre soin des rescapés du génocide et d'importer l'essentiel : sucre, sel, savon, carburant, etc. Depuis quinze ans, la finalité de ces fonds a changé. Ils sont investis dans les secteurs stratégiques comme les télécommunications et les infrastructures afin de stimuler le secteur privé.

Comment faites-vous pour éviter les conflits d'intérêts dans l'attribution des marchés publics entre les sociétés contrôlées par le FPR et les autres ?

Le plus souvent, le FPR investit dans des activités qui, au départ, n'intéressent pas le secteur privé, mais que nous jugeons essentielles. Pour le reste, les sociétés contrôlées par le parti obéissent aux mêmes règles que les autres : elles paient leurs impôts, elles sont régulièrement auditées et les appels d'offres auxquels elles soumissionnent sont parfaitement transparents. Si ce n'était pas le cas, le Rwanda ne serait pas le quatrième pays africain au classement « Doing Business ».

Pensez-vous avoir éradiqué la corruption ?

Dans une large mesure, oui. La plupart des Rwandais ont désormais intégré une culture de la responsabilité qui a transformé leur mentalité. L'éducation a joué un rôle important, tout comme les mesures très strictes que nous avons prises pour lutter contre ce phénomène. Où que vous soyez, quel que soit le poste que vous occupez, l'impunité n'existe pas au Rwanda. En ce domaine comme dans tous les autres, le leadership doit être absolument exemplaire.

Kigali est la capitale d'Afrique la plus sûre pour les expatriés.

© Vincent Fournier pour J.A.

Autre problème : la croissance démographique. Avec plus de 400 habitants au km2, le Rwanda est au bord de l'asphyxie. Y a-t-il une solution ?

C'est à la fois un formidable défi et une formidable opportunité. Si, en quinze ans, la courbe de croissance de notre population est passée de près de 10 % par an à moins de 3 %, ce n'est pas en usant de la coercition, totalement improductive dans notre culture, mais en combinant la pédagogie et la persuasion. Le message est simple : adaptez la taille de votre famille à vos ressources, ne faites que les enfants que vous pourrez nourrir, soigner, éduquer. Près de 70 % des Rwandais ont moins de 30 ans... À condition d'investir massivement dans la santé, l'emploi et l'éducation, ce n'est pas un handicap, c'est une chance.

Le mandat du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) basé à Arusha, en Tanzanie, va bientôt expirer. Quel bilan tirez-vous de cette juridiction ?

Très négatif, très critique. Non pas sur l'institution en tant que telle, mais sur ce qu'elle a produit et sur les influences qui se sont exercées vis-à-vis d'elle. Je préfère ne pas m'étendre sur ce sujet.

Il y a quelques mois, lors d'un passage à Bruxelles, vous avez déclaré que tous vos opposants en exil pouvaient rentrer au Rwanda. Pensez-vous réellement que Faustin Twagiramungu, Paul Rusesabagina, Emmanuel Habyarimana et d'autres, qui vous qualifient de dictateur, ne risquent pas d'être poursuivis en justice à leur arrivée à Kigali ?

J'ai effectivement dit qu'ils pouvaient revenir et que les conditions étaient réunies pour cela. La suite les concerne, eux et la justice rwandaise.

Donc si la justice a quelque chose à leur reprocher, ils sont susceptibles d'être inculpés, comme l'a été Victoire Ingabire ?

Tout à fait. Je ne vois pas sur quelles bases juridiques fonder leur immunité, encore moins leur impunité.

Êtes-vous prêt à négocier avec eux ?

Négocier quoi ? Ce qu'ils veulent tient en un mot : le pouvoir. Je ne le leur donnerai pas, en tout cas pas en dehors des voies légales prévues pour y parvenir. Il n'y a rien à négocier.

Dans un peu plus de un mois, il n'y aura officiellement plus de réfugiés rwandais à l'étranger, puisque le HCR a annoncé l'expiration de leur statut. Soutenus par Kinshasa, qui estime que les conditions de sécurité et de dignité ne sont pas réunies pour leur retour au Rwanda, certains d'entre eux ont protesté contre cette décision. Qu'en dites-vous ?

En quoi le gouvernement congolais est-il qualifié pour porter un jugement sur la situation interne du Rwanda ? Pourquoi parle-t-il au nom de ces réfugiés ? Kinshasa devrait d'abord balayer devant sa porte, et je crois que le travail n'y manque pas. Pour le reste, la fin du statut de réfugié rwandais démontre que les conditions qui ont présidé à son existence sont obsolètes. Mais nous ne forçons personne à revenir.

Je suppose que votre position hostile à la Cour pénale internationale (CPI) n'a pas varié...

Absolument. Il ne s'agit pas là de justice, mais d'un instrument au service d'intérêts à la fois extra-africains et désireux de contrôler l'Afrique.

Vous donnez donc raison au nouveau président kényan, Uhuru Kenyatta, qui demande à l'ONU de faire cesser les poursuites de la CPI à son encontre ?

Sans aucun doute. La CPI a tenté d'influencer le résultat de l'élection présidentielle, en vain. Le scrutin a été démocratique, de vrais progrès ont été accomplis sur la voie de la réconciliation. Ces poursuites n'ont plus aucun sens.

Entre la France et le Rwanda, pas de nouvelles vaut mieux que de mauvaises nouvelles.

Depuis votre première visite officielle en France, en septembre 2011, rien n'a bougé dans les relations entre les deux pays. La coopération est en panne. Pourquoi ?

L'histoire entre le Rwanda et la France a connu tant de péripéties négatives que le simple fait qu'il n'y ait pas de nouvelles est déjà une bonne nouvelle. Nous sommes ouverts à toute forme de coopération avec Paris, mais, à tout prendre, je préfère encore qu'il ne se passe rien plutôt qu'une énième régression.

Vous avez soutenu l'intervention française au Mali. C'était un geste envers François Hollande ?

C'était un geste en faveur du peuple malien. Nous n'avons pas soutenu la France, l'ancien maître ­colonial, en tant que telle. Nous avons ­soutenu l'action. Et nous aurions soutenu toute autre ­intervention capable d'éviter le pire au Mali.

Selon la Constitution, que vous vous êtes engagé à respecter, votre actuel et dernier mandat ­prendra fin en 2017. Pourtant, à lire les journaux qui vous sont proches, une campagne semble déjà s'amorcer en faveur de votre maintien à la tête de l'État. Allez-vous revenir sur votre décision ?

Premier élément : rien dans ce que j'ai dit ou fait jusqu'ici n'indique que je suis passé d'une position à une autre. Deuxième élément : le débat dont vous vous faites l'écho, je l'encourage. Y compris sur le fait de savoir si la porte du maintien de ma contribution sous sa forme actuelle doit rester fermée - ce que je souhaite - ou être ouverte. Mon opinion, qui est celle de tous les Rwandais, est que le changement est nécessaire car il s'inscrit dans la dynamique de gouvernance que nous avons choisie. Mais il doit obéir à deux conditions : la poursuite du progrès dans tous les domaines et la sécurité nationale. Que je reste ou pas, il s'agit là d'impératifs absolus.

En d'autres termes, si l'intérêt du Rwanda le commande à vos yeux, vous rempilerez en 2017 ?

Ni moi ni personne n'en est arrivé à cette conclusion. Le Rwanda d'aujourd'hui n'a pas été fait pour moi. Je dis simplement aux Rwandais : « Débattez, réfléchissez, faites des propositions en tenant compte des trois axes que je vous suggère : changement, progrès, sécurité. À vous de trouver l'articulation entre eux. »

En imaginant que vous soyez candidat à votre succession, vous savez ce que l'on dira : Kagamé s'accroche au pouvoir, Kagamé manipule...

... Kagamé est un autocrate, etc. Je sais tout cela. Qu'y a-t-il de nouveau ? J'ai beau dire que le pouvoir pour le pouvoir ne m'intéresse pas, des ONG répètent ce genre de choses depuis les premiers jours de mon premier mandat. Que voulez-vous que cela fasse aux Rwandais ?

« Personne en Occident, avez-vous dit un jour, n'a le droit ni le crédit moral de porter quelque accusation que ce soit contre moi et le peuple rwandais. » N'est-ce pas présomptueux ?

Non. Et ce que je dis vaut pour l'Afrique tout entière. Tant que l'Occident prétendra nous juger à partir de ses propres critères et de ses intérêts, tant qu'il prétendra nous dicter jusqu'à nos propres volontés, tant qu'il estimera que son mode de vie est le seul acceptable, ses accusations n'auront aucun fondement. Prenez l'une d'entre elles, sans doute la plus courante dans les pseudo-rapports d'ONG : « Les Rwandais ne sont pas libres. » Mais qui est allé poser la question aux Rwandais ? Transparency International et l'institut de sondage Gallup ont eu l'honnêteté de le faire ici, à Kigali. Réponse : 90 % des sondés disent avoir confiance dans leurs institutions. Fait-on aussi massivement confiance aux institutions dans une dictature ? J'en doute. Comment peut-on soutenir qu'un pays qui se classe au troisième rang africain sur l'index de liberté économique du Wall Street Journal et qui est l'un des très rares sur le continent où la croissance s'accompagne d'une vraie réduction de la pauvreté - 1,5 million de Rwandais en sont sortis ces six dernières années - n'est pas un pays libre ?

Les critiques ne s'adressent pas aux Rwandais. Elles s'adressent à vous. Rarement chef d'État aura suscité des réactions aussi extrêmes et contrastées...

Cela ne m'empêche pas de vivre et ne changera rien à l'heure de ma mort. Si vous voulez tout savoir, je dors très bien la nuit.

Source:  Jeune Afrique

Incroyable mais vrai ! Un paralytique emporté par des voleurs dans un carton

Matondo Simon alias Matos, paralytique de son état, domicilié au n° 15 de la rue Kitona, quartier Nkulu, dans la commune de Selembao, a été emporté dans un carton par des voleurs.

Le père de Matos venait d'acheter un grand nouveau téléviseur en couleur de marque Sharp. Les jeunes voleurs du quartier ont aperçu ce téléviseur au moment où le papa de Matos le faisait entrer dans la maison. Cette nouvelle acquisition a fait la joie de toute la famille.

Pour préserver jalousement son téléviseur des voleurs, le père de Matos a préféré le garder dans sa chambre à coucher après que toute la maisonnée ait pris sommeil. Toutefois, il abandonnait le carton au salon.

Matos qui passait la  nuit au salon, à la merci des moustiques, a jugé opportun de s'introduire dans le carton pour y passer la nuit. Après s'y être introduit, il le fermait soigneusement. Question de se prévenir des moustiques.

Trois jours après l'achat du téléviseur, deux voleurs du quartier, réputés fumeurs de chanvre, sont entrés dans la maison des parents de Matos, après avoir cassé la fenêtre. C'était vers 4 heures du matin.

Vite, les deux mécréants, mieux, les délinquants primaires ont emporté le carton, sachant pertinemment bien qu'il contenait le nouveau téléviseur en couleur. Ils l'ont amené chez leur congénère, domicilié au quartier Lonzo, dans la commune de Ngaliema où devraient se dérouler la veille des transactions commerciales relatives à la vente du téléviseur, loin de toute indiscrétion. Fiers d'avoir réussi leur coup, d'ores et déjà, les jeunes gens ont programmé l'achat de nouveaux habits aussitôt après la vente de leur butin. Une prime était également prévue au commissionnaire.

Le jeune paralytique, âgé de 15 ans, qui ne savait rien de tout ce qui se passait, dormait paisiblement dans son carton.

A la traversée de la rivière Makelele pour atteindre le quartier Lonzo, les jeunes voleurs ont effectué un mouvement insolite qui a tiré le jeune Matos de son profond sommeil. Il a résolu de sortir du carton pour voir ceux qui ont dérangé son sommeil. Il a ouvert brusquement, plutôt méchamment le carton.

Les jeunes voleurs ont pris leurs jambes à leur cou. Ils ont cru avoir affaire  à un revenant. C'est la débandade totale : le sauve qui peut. Ils ont abandonné le carton. Tous les espoirs fondés sur la vente du butin se sont évaporés.

Le paralytique Matos n'a rien compris de cette  histoire insolite. Il n'a pas réalisé également comment il s'est retrouvé à côté de la rivière. Toutefois, il a vu devant lui deux jeunes gens détaler à toute vitesse.

Les femmes qui allaient chercher du pain à la boulangerie ont surpris le jeune Matos se démener comme un diable dans un bénitier pour sortir  du carton. Leurs cris stridents ont alerté les hommes venus précipitamment à leur secours, croyant que les femmes étaient attaquées par des kuluna.

Les explications du jeune Matos ont convaincu l'assistance revenue entretemps sur le lieu. Elle a volé à son secours pour le ramener chez ses parents à l'adresse indiquée.

Pour une leçon, c'en a été une pour les deux jeunes voleurs. Ils ont compris que voler n'est pas bon.

samedi 25 mai 2013

Félix Tshisekedi chez Samy Badibanga

Felix Tshisekedi

Ambiance bon enfant jeudi 23 mai sur les hauteurs de Binza, à la résidence de Samy Badibanga, président du Groupe parlementaire UDPS et Alliés à l’Assemblée nationale, où les élus UDPS ont reçu la visite de l’honorable Félix Tshisekedi Tshilombo, fils d’Etienne TShisekedi, désigné candidat rapporteur de la CENI.

A l’aise au milieu de ses collègues abandonnés depuis sa décision de ne pas siéger à l’Assemblée nationale, en réaction au mot d’ordre de son père, Félix, élu dans la ville de Mbuji-Mayi, Kasaï Oriental, rentré mardi soir à Kinshasa à bord d’un régulier d’Air France, a paru clairement détendu, promettant d’examiner la question de sa désignation avec sa famille et les instances du parti, rapporte-t-on. L’agenda de Félix indique plusieurs activités relevant de ses attributions de secrétaire du parti chargé des Relations extérieures. Entre autres des séminaires et ateliers avec les députés de l’UDPS animés par des partenaires suédois de l’Internationale socialiste.

Choisi pour représenter l’UDPS à la centrale électorale alors que, selon certaines sources officielles du parti, la 10ème Rue Pétunias s’y oppose, Félix donne l’impression de connaître ses priorités. Ce n’est pas pour rien qu’il a accepté de diner avec les députés UDPS, chez son pote Samy Badibanga, ancien conseiller spécial avec rang de directeur de cabinet d’Etienne Tshisekedi. «Ce déplacement constitue tout un symbole et laisse présager une bonne suite», espère un parlementaire debout lassé par des querelles interminables à l’UDPS.

Il y a peu, Félix Tshisekedi a été officiellement désigné candidat rapporteur de la CENI par le groupe parlementaire UDPS et Alliés, à l’issue d’un vote dirigé par les alliés de l’UDPS à l’Assemblée nationale, notamment les députés MPCR Jean-Claude Vuemba, ECIDE Blaise Ditu Monizi, RECO André Masumbu et SET Basile Olongo.

Fabien Mutomb, élu UDPS de Lubumbashi, au Katanga, et Rémy Massamba, élu à Mont-Amba, à Kinshasa, sont respectivement le premier et le deuxième choix supplétifs.

Par direct.cd

Les vingt Congolais arrêtés en Afrique du Sud demandent leur libération conditionnelle

Etienne Kabila (photo) dit avoir quitté le Congo en 2002 car il craignait d'être assassiné.

Etienne Kabila (photo) dit avoir quitté le Congo en 2002 car il craignait d'être assassiné.

 

Les vingt Congolais qui avaient été arrêtés le mois dernier en Afrique du Sud, accusés de fomenter l'assassinat du président Joseph Kabila, sont apparus, hier, vendredi 15 mars, devant la Cour de Pretoria pour demander leur libération conditionnelle. Etienne Kabila, qui affirme être le fils aîné de feu Laurent-Désiré Kabila s'était rendu aux autorités sud-africaines trois jours après l'arrestation ; il est soupçonné d'être le cerveau de l'opération.

« S'ils étaient citoyens sud-africains, ils seraient en procès pour haute trahison. Leurs actions prouvent qu'ils sont un danger pour la sécurité du président congolais, et ils ne peuvent donc pas être remis en liberté », a affirmé le procureur Shaun Abrahams.

Etienne Kabila secoue la tête. Dans leurs déclarations sous serment, lues longuement par leur avocat, ses 19 co-accusés affirment avoir été piégés par les Sud-Africains, entraînés sous de faux prétextes à participer à un camp d'entraînement militaire, où ils furent retenus contre leur gré. Etienne Kabila, lui, dit avoir quitté le Congo en 2002 car il craignait d'être assassiné, et vivait depuis en Afrique du Sud en tant que réfugié.

De simples réfugiés ?

Il s'est rendu volontairement aux autorités car, dit-il dans sa déclaration sous serment, « je n'ai rien à cacher ». Le parquet rétorque : « Les accusés n'ont apporté aucune preuve allant à l'encontre des éléments à charge » récoltés par des policiers sud-africains qui avaient infiltré le groupe.

Leur avocat, lui, insiste sur le fait que de simples réfugiés n'ont pas les moyens de mettre sur pied une opération aussi lourde que l'assassinat du président et un coup d'Etat. Le juge devra se prononcer le lundi 18 mars sur leur éventuelle mise en liberté sous caution.

Par RFI

Brigade onusienne en RDC: l’Afrique du Sud va venir faire du «baby-sitting»

 

Nosoviwe Mapisa-Nqakula, ministre sud-africaine de la Défense.

Nosoviwe Mapisa-Nqakula, ministre sud-africaine de la Défense.

Nosoviwe Mapisa-Nqakula, la ministre sud-africaine de la Défense, a affirmé vendredi 24 mai que les soldats sud-africains allaient « baby-sitter » les Congolais dans le cadre de la brigade onusienne qui doit être déployée en République démocratique du Congo, en raison de l’incurie de l’armée de Kinshasa face à la rébellion du M23.

La ministre de la Défense sud-africaine ne mâche pas ses mots quand elle évoque la gestion de l’armée congolaise : « Nous avons la responsabilité de les assister, nous avons la responsabilité, je crois, de faire du baby-sitting chez eux jusqu’à ce qu’ils aient établi leurs propres structures gouvernementales comme nous l’avons fait dans notre pays après les élections multiraciales de 1994. » C’est ce qu’a déclaré Nosoviwe Mapisa-Nqakula devant des journalistes réunis au Cap, dans le sud du pays.

Selon elle, tous les gouvernements qui ne s’occupent pas de leurs soldats s’exposent à des problèmes. « Des problèmes qui naissent si vous n’avez pas des systèmes bien structurés qui font que vos soldats savent qu’ils peuvent aller à la banque et toucher leur salaire à la fin du mois ».

En milieu de semaine, c’est le directeur du département Afrique australe du ministère des Affaires étrangères qui a évoqué, devant des parlementaires, la situation en RDC. Il est revenu sur l’envoi prochain de 3 000 soldats sud-africains dans l’est du pays dans le cadre de la brigade d’intervention de l’ONU. Il a également parlé de la formation des militaires par des Sud-Africains, ajoutant que le non paiement des soldes était un sujet de préoccupation, et que certains de ces militaires auraient déjà rejoint les rangs de la rébellion du M23.

Par RFI

Paul KAGAME humilié à Londres par les congolais et opposants rwandais

combattants6Ce samedi  18 mai l’homme fort du Rwanda Paul Kagame était en visite en Angleterre. A l’ordre du jour, une remise de prix par les étudiants de l’Oxford Business Network Africain, et quelques heures plus tard  un discours devant des sympathisants. Comme ce fut souvent le cas auparavant, le Général Paul Kagame a dû faire face à des manifestants en colère qui ont lancé des œufs sur son escorte à son arrivée à Oxford.

Plusieurs manifestants, Rwandais et Congolais confondus, s’étaient déplacés samedi dernier pour manifester contre la venue  à Londres de l’homme fort du Rwanda. Pour accéder à la salle où il devait recevoir le prix « d’honneur pour la croissance africaine », le service du protocole a dû faufiler Paul Kagame par une petite porte à l’arrière du bâtiment,  toutes les autres voies d’accès étant bloquées par des manifestants.  Quelques manifestants ont quand même réussi à se positionner à cet endroit, et lors du passage du  cortège de Paul Kagame, ils  lui ont lancé des œufs, des bouteilles d’eau du sable et même des excréments de cheval.

Visiblement embrassée par la présence de cet hôte « encombrant », l’université d’Oxford a  diffusé à l’entrée de la conférence un communiqué soulignant  que « Paul Kagame a été invité par les étudiants » et que sa présence « n’impliquait aucun soutien, de la part de l’université, de ses idées ou actions ». En effet, la prestigieuse université d’Oxford  a pris ses distances avec  la venue d’un hôte accusé « de violations graves des droits de l’Homme ». D’ailleurs plusieurs étudiants et professeurs de l’Université d’Oxford menaient depuis plusieurs jours une campagne, visant à interdire  la venue de Paul Kagame au sein de l’établissement. « Pourquoi l’université d’Oxford au nom de la liberté d’opinion laisse un dictateur venir y tenir une conférence, alors que ce même dictateur prive dix millions de ses concitoyens de la liberté d’opinion ? » a scandé un manifestant rwandais devant le bâtiment où Paul Kagame devait être reçu à Oxford.

« Kagame est un criminel, Kagame doit être jugé pour les crimes contre l’humanité qu’il a commis au Rwanda et au Congo », pouvions nous lire sur les pancartes des manifestants qui s’étaient mobilisés pour se faire entendre.

« Pourquoi Paul Kagame dépense les millions  des contribuables pour  venir à Londres recevoir un prix qui ne vaut même pas 2000£ ? », commente Serge Ndayizeye, journaliste à la radio Itahuka qui était venu couvrir l’événement. «  En rentrant au Rwanda pour montrer ce prix qu’il a reçu, Paul Kagame aura-t-il l’audace de dire aux Rwandais dans quelle conditions l’a-t-il  reçu ? Aura-t-il le courage d’avouer qu’il a dû se courber pour passer par une petite porte de la cuisine parce que l’accès réservé aux invités était envahie par ses opposants ? Dira-t-il qu’il a dû essuyer un jet d’œufs et d’excréments pour aller ramener ce prix ? » s’interroge le même journaliste avant de continuer en se demandant à quoi servent au Rwanda   »d’innombrables prix que le Général Paul Kagame ne cesse d’aller chercher pour amener dans le pays ».

Après avoir reçu ce prix, Paul Kagame s’est rendu à l’Est de Londres où devait se tenir  la  « Rwanda Day », un événement qui réunit fréquemment, au-delà des frontières du Rwanda, ce dernier et ses sympathisants . Les détracteurs de Paul Kagame cependant, surnomment cet événement qui s’est déjà ténu dans plusieurs villes dans le monde, « Kagame Day » et non « Rwanda Day », car d’après eux, « ce n’est pas une journée de rencontre entre un président et la diaspora rwandaise », mais  « un show « d’un président devant ses « applaudisseurs ».  D’ailleurs le lieu où devait se tenir cet événement a été gardé secret jusqu’à la fin, de peur de voir les manifestants débarquer sur les lieux pour chahuter le Général président aux yeux de ses nombreux sympathisants venus des quatre coins de l’Europe et certains du Rwanda pour assister à l’événement. Malgré la discrétion sur le lieu où devait se dérouler l’événement, quelques manifestants ont pu se rassembler et protester contre la venue du dirigeant rwandais à Londres.

Paul Kagame réplique, avec humour et mépris

L’ancien rebelle ne manque pourtant pas d’humour. Devant ses partisans, 3000 selon les chiffres avancés par le gouvernement rwandais, rassemblés à la salle Troxy, il ironise sur les manifestants d’Oxford et notamment le lancer d’œufs en disant « les œufs que les manifestants m’ont lancé, ils devraient les manger car ils en ont besoin, (…) ces gens-là meurent de faim».

Paul Kagame a également réitéré au cours du même discours qu’il n’était pas responsable des problèmes à l’Est du Congo. Par contre il a esquivé les questions relatives à sa succession en 2017, année au cours de laquelle devraient s’achever ses deux mandats à la tête du Rwanda.

L’homme fort du Rwanda est revenu également sur les suspensions d’aide publique au développement par plusieurs pays occidentaux en 2012, suite aux accusations de soutien au mouvement rebelle M23 qui commet des atrocités à l’Est de la RDC.  Ainsi, il a souligné la nécessite pour le Rwanda, de vivre de ses propres ressources estimant anormal que des contribuables d’autres pays doivent subvenir aux besoins des Rwandais et estimant que chacun devait vivre de ce qu’il produit

Néanmoins il n’a pas précisé de quelles ressources il s’agissait au moment où le pays dépend à près de 50% du budget gouvernemental, des aides extérieurs.

Jambonews.net

vendredi 24 mai 2013

La quête de la perfection

La quête de la perfection....

La société nous impose de plus en plus d’être séduisant, performant, épanouie… Cette quête de perfection est difficile à supporter, peut rendre malade.
Comment sortir de cette impression de « ne pas être à la hauteur » ? Comment oser être soi-même et résister à la nécessité de paraître ?

  • Gérard Bonnet, Docteur en Psychopathologie et Psychanalyse, Directeur d'une école d'enseignement de la psychanalyse, l'EPCI (Ecole de Propédeutique à la Connaissance de l'Inconscient), Membre de l'Association Psychanalytique de France. A publié : « La tyrannie du paraitre aux éditions Eyrolles.
  • Fidelia Odjo, Psychologue clinicienne à Porto Novo  au Bénin

En fin d’émission, nous parlerons du salon de la santé et de l’autonomie qui se tiendra au parc des expositions de la porte de Versailles du 28 au 30 mai, avec Frédéric Valletoux Président de la Fédération hospitalière de France

Par Claire Hédon de RFI

L’impossible Etat de droit au Congo

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Quand nous appelons les constitutions africaines et les institutions étatiques qu’elles définissent à la barre pour mieux éclairer leur responsabilité dans l’effondrement généralisé du continent et quand nous plaidons pour la mise en place des institutions adaptées aux réalités locales du pouvoir afin d’asseoir enfin les bases de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance, nous n’écartons nullement la responsabilité de l’homme. Celle-ci reste entière, car c’est bien à l’homme qu’il appartient de mettre son cerveau au service de sa nation pour que les institutions fortes fassent en sorte que les hommes forts deviennent une espèce en voie de disparition.

Les dictateurs ont aussi de l’amour patriotique

La responsabilité de l’homme ne renvoie pas à ce que l’on entend si souvent dans les milieux congolais, à savoir la présence ou l’absence de volonté politique ou encore d’amour patriotique. On peut bien avoir la volonté de bien faire de même qu’aimer son pays, mais mal gouverner tout simplement parce qu’on ne sait pas comment s’y prendre. Si déjà au niveau des intellectuels les plus diplômés les causes de l’Etat de non-droit et de la mauvaise gouvernance divergent et partant leurs remèdes, à fortiori pour ceux qui arrivent au pouvoir par un coup de hasard (chance eloko pamba), gérer la res publica peut se résumer en un manque de stratégie appropriée.

Mobutu avait l’humilité de confesser que quand il était devenu chef de l’Etat, il ne savait par où commencer. Dans ses meetings populaires, il lui arrivait de se demander tout haut ce qu’il pouvait bien faire pour rendre son peuple heureux. Il était sincère. Il aimait bien son peuple. Mais il n’avait aucune recette pour lui donner la prospérité auquel il avait pourtant droit.

Alors que les problèmes de l’armée nationale sont bien connus, notamment le favoritisme de tout genre qui démotive et entraîne un manque de perspective de carrière, les salaires de misère et leurs détournements, etc., du haut de son marxisme cocotier, Laurent-Désiré Kabila avait estimé que le problème résidait dans la mentalité du soldat qu’il fallait changer. Il a gavé ce dernier de séances de rééducation à la base militaire de Kitona sans que celles-ci n’aient le moindre impact.

Quand aujourd’hui on jette l’anathème sur Joseph Kabila, on oublie, hélas, que celui-ci est arrivé au pouvoir sans avoir le moindre bagage intellectuel pouvant lui permettre d’insuffler une dynamique nouvelle en rupture avec le passé dictatorial. A cet égard, il n’est pas différent du commun des Congolais. Lui aussi s’est retrouvé sans le savoir et sans le vouloir dans un mauvais système institutionnel dont il ne connait les causes profondes, même s’il est le premier à en tirer les plus grands bénéfices personnels. On comprend ses errements quand il cherche à en sortir. Parfois, il pense que le Congo est la Chine de demain. Parfois, il regrette de n’avoir pas encore trouvé la dizaine d’hommes qu’il lui faudrait pour pousser le pays de l’avant.

L’importance d’un visionnaire

Qu’il s’impose par les urnes ou par les armes, un président de la république peut mettre en place une dynamique qui instaure l’Etat de droit et la bonne gouvernance dans son pays. Encore faut-il qu’il pose le bon diagnostic sur l’Etat de non-droit et la mauvaise gouvernance et qu’il y apporte le remède qui convient.

Dans notre vie de bourlingueur, nous avons eu la chance de rencontrer un chef d’Etat qui avait volontairement renoncé au pouvoir que lui donnait une clause constitutionnelle parce que celle-ci favorisait la mauvaise gouvernance. Il s’agit de la présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf. Après avoir contribué à l’organisation des élections qui l’avaient hissée à ce poste, en notre qualité de conseiller électoral provincial chargé de la formation électorale et de l’éducation électorale et civique de la population dans la province de Lofa en 2004-2005, nous étions rentrés dans ce pays en 2006 pour aider à la restauration de l’autorité de l’Etat à travers l’ensemble du territoire national.
Comme tous ses prédécesseurs, la présidente Ellen Johnson Sirleaf avait le droit de choisir et de nommer comme bon lui semblait les gouverneurs des quinze provinces et les commissaires de tous les districts du pays. Cela était d’autant plus aisé qu’elle venait de gagner les élections dans le cadre de la démocratie partisane et conflictuelle, car nombreux de ses partisans attendaient d’être rétribués. Contre toute attente, la présidente, consciente du fait que ce pouvoir constitutionnel ouvrait grandement la porte au clientélisme, ingrédient par excellence de l’Etat de non-droit et de la mauvaise gouvernance, renonça à son pouvoir. Faute de modifier la constitution, elle demanda à la communauté internationale de l’aider à organiser son peuple de manière à ce que chaque province se choisisse un gouverneur et un vice-gouverneur et chaque district, un commissaire à travers un processus qui combinait à la fois des consultations populaires et le processus électoral classique.

Pour piloter ce processus, deux experts internationaux étaient déployés dans chaque province. Notre équipe, composée de notre superviseuse, une diplomate chevronnée de la République des Maldives, et de nous-mêmes, était basée dans la province de Margibi, qui abrite la plantation d’hévéa la plus grande au monde, celle de la multinationale américaine Firestone. Nous avions vite compris que notre superviseuse, qui découvrait pour la première fois le continent noir, ne connaissait pas grand-chose de la politique africaine en dépit de son grand profil en diplomatie. Aussi lui avions-nous demandé de nous laisser les mains libres pour mettre en place un plan de travail afin de mieux organiser la population. Puisque la présidente elle-même avait fait fi de son propre parti, nous avions décidé de faire de même d’autant plus que pour nous, les partis en Afrique sont plus une source de nuisance plutôt que de bonne gouvernance. Nous avions alors appliqué les idées que nous avons toujours défendues au chapitre de la démocratie, en organisant la population suivant les différentes identités communautaires qui la composaient à l’intérieur de la province et de chaque district. Chaque communauté avait choisi librement ses représentants, devenus de grands électeurs. Nous avions convoqué ces derniers au chef-lieu de la province et nous les avions encadrés afin de définir les profils des candidats aux postes de gouverneur, vice-gouverneur et commissaire de district, avant de passer au processus électoral classique avec le dépôt des candidatures jusqu’à l’élection et la publication des résultats.

Pendant que d’autres provinces se débattaient encore à élaborer des plans de travail acceptés par la population, nos idées simples, que des Congolais prennent pour des élucubrations puisque ne venant pas de tel ou tel autre penseur politique occidental, avaient permis à la province de Margibi d’être la toute première à déposer les noms des candidats sélectionnés à la présidente de la république. Comme on devait s’y attendre, au sommet de la province, le gouverneur était d’Upper-Margibi (Haut-Margibi) et le vice-gouverneur de Lower-Margibi (Bas-Margibi), les deux plus grandes identités communautaires de la province. A la satisfaction générale de la population. Ainsi, l’unité de la province était une réalité et non l’illusion que créent les partis politiques dans pareille circonstance. Non seulement nous étions les premiers, mais en plus, contrairement à plusieurs provinces, notre liste n’avait souffert d’aucune contestation une fois arrivée à destination. Dans certaines provinces, les contestations avaient atteint des dimensions si inquiétantes que la présidente, qui voulait éviter le clientéliste, était obligée de trancher et de nommer des clients à elle.

Conclusion

Le clientélisme est le premier mal dont souffrent les Etats africains. Les germes de ce mal se trouvent confortablement installés dans les constitutions et les institutions étatiques qu’elles définissent. Pour qu’il y ait Etat de droit et bonne gouvernance, il faut d’abord poser ce bon diagnostic. Combien d’intellectuels et hommes politiques congolais ou africains ont déjà pris le temps de réfléchir à ces questions pourtant primordiales ? Parmi ceux qui l’ont déjà fait, combien ont réussi à poser le bon diagnostic ? Qui n’a pas encore entendu des diagnostics farfelus même de la part de plus grands diplômés : malédiction, maladie congénitale, manque de maturité, manque de volonté politique, manque de patriotisme, manque de culture démocratique, absence de langue commune, rivalités ethniques ou encore le mal, c’est Mobutu, etc. ?
Il ne suffit pas de poser le diagnostic. Encore faut-il trouver le bon remède pour éradiquer le mal. Pour effectuer cette double démarche rationnelle, l’intelligence humaine peut intervenir à deux niveaux. Au niveau collectif, lors d’une consultation nationale telle que la conférence nationale.

Malheureusement, le fanatisme de la liberté, combiné au complexe du colonisé, avait pris la conférence nationale en otage. Elle était devenue une véritable confusion nationale qui avait accouché de mécanismes institutionnels boiteux. D’où la pérennité de la dictature sous un vernis démocratique. Et quand une nation n’est pas capable de se prendre en charge, il arrive, cas rarissime, qu’elle puisse compter sur un homme providentiel qui aurait la capacité intellectuelle de poser un bon diagnostic, de découvrir le remède qu’il faut et d’avoir la volonté politique de l’administrer à son pays. Cet oiseau rare, c’est ce qui s’appelle homme providentiel. Ce serait pire folie pour une nation que de croiser les bras et d’attendre sa venue d’autant plus que personne ne peut prévoir son ascension. Il convient donc que l’intelligence collective soit mise à contribution au moment opportun. Et des moments opportuns, le Congo en a eu à revendre au cours de son histoire, les derniers en date étant la conférence nationale dite souveraine et Sun City.

Economiste formée aux États-Unis et première femme élue au suffrage universel à la tête d’un État africain, Ellen Johnson Sirleaf était consciente du fait que le clientélisme est le premier ennemi de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance. Mais a-t-elle pour autant trouvé le bon remède contre cet ennemi coriace ? Non. La présidente libérienne s’était contentée d’une demi-mesure qui ne pouvait donner que de maigres résultats. Le remède approprié voudrait que les constitutions définissent les institutions de telle manière qu’elles traquent le clientélisme partout, à commencer par le sommet de l’Etat. Quand celui-ci devient une zone de droit, l’Etat de droit et la bonne gouvernance ne peuvent que répondre présents au rendez-vous de l’histoire.

Source : Direct.cd

mercredi 22 mai 2013

Kananga ville

Ville de Kananga

John Tshibangu recrute à Ubangi en Province Orientale

Mots clés Technorati :

Le rebelle John Tshibangu que le Gouverneur du Kasaï-Oriental Alphonse Ngoyi Kasanji continue à traquer dans sa province, est signalé dans l’extrême nord, loin, très loin des terres kasaïennes. Il vivrait à Ubangi en Province-Orientale où il continuerait son service car il est en train de recruter pour le compte du M23 dans un village, à 45Km de là, selon des informations livrées par le Commissaire de District sur une radio kinoise confirmées par le Commandant FARDC dans le secteur. Il recruterait comme il avait tenté de le faire dans les deux Kasaï.

Mais comment cet Ancien Colonel des FARDC, Commandant second de la 5ème Région militaire du Kasaï-Occidental, qui n’est pas un homme extraordinaire, qui n’est pu semer toutes les forces qui étaient mises à ses trousses par les autorités du Kasaï-Oriental pour se retrouver même pas dans la périphérie, mais à l’autre bout du pays, en Province-Orientale ? Question importante adressée en premier lieu au Gouverneur Ngoy Kasanji qui, plusieurs fois, avait fait savoir à Kinshasa que Tshibangu était bel et bien encerclé et que sa capture n’était qu’une question des jours.

Il est maintenant question que le Gouvernement central mène des enquêtes fouillées pour savoir comment finalement le fugitif John Tshibangu pour qui, des fonds du trésor ont été déboursés pour sa capture, a réussi à quitter sans encombre le sol du Kasaï-Oriental pour se retrouver chez Cobra Matat en train de recruter au profil du M23.

Source : Forum des As

vendredi 10 mai 2013

la ministre Cécile Kyenge Italienne d'origine congolaise essuie de nouvelles insultes racistes

La ministre italienne de l’Intégration, Cécile Kyenge, est visée par des groupuscules racistes.
Un groupuscule italien d’extrême droite, Forza Nuova, a exposé une banderole raciste et insultante envers la ministre italienne de l’Intégration, Cécile Kyenge. Italo-Congolaise, celle-ci fait l’objet d’attaques nauséabondes de la part de l’extrême droite depuis sa nomination au gouvernement, le 28 avril.
« Kyenge, retourne au Congo », pouvait-on lire sur une banderole accrochée dans la nuit du 8 mai devant le siège du Parti Démocrate (PD), dont elle est membre, à Macerata, dans le centre de l’Italie, près de la côte adriatique. Un acte qui porte la signature de Forza Nuavo, un groupuscule italien d’extrême droite.
« On ne peut pas vendre au rabais la citoyenneté italienne à des éléments étrangers à notre culture, comme on ne peut pas obliger les citoyens à applaudir un modèle de société multiraciale comme celui de la banlieue parisienne », ont ajouté plus tard les membres de Forza Nuavo dans un communiqué.
Le péché de Cécile Kyenge ? Être la première femme noire de l’histoire de l’Italie à accéder au rang de ministre. Ses détracteurs lui reprochent également de vouloir ouvrir un débat sur le droit de la citoyenneté basé sur le droit du sol.
« Ce n’est pas eux qui vont m’arrêter », a réagi Cécile Kyenge, 49 ans, arrivée en Italie en 1983 de la République démocratique du Congo. « Je veux susciter un débat et non imposer un modèle », a-t-elle ajouté.
“Actions de fascistes”
De nombreuses voix se sont élevées pour défendre la ministre de l’Intégration, nommé le 28 avril, qui se dit « noire et fière de l’être ». Nichi Vendola, leader du parti SEL de gauche et président des Pouilles, une région du sud, a dénoncé « les misérables actions des fascistes » contre Cécile Kyenge qui a déjà été victime d’insultes racistes provenant de groupes d’extrême droite ou de membres du parti populiste et xénophobe de la Ligue du Nord.
Le célèbre footballeur italien d’origine ghanéenne, Mario Balotelli, s’est dit prêt à participer à une campagne contre le racisme, lancée par Cécile Kyenge.
Dix jours plus tôt, Mario Borghezio, ancien sénateur italien, affirmait publiquement : « Je suis raciste, je ne l’ai jamais nié. La ministre Kyenge doit rester chez elle, au Congo. C’est une étrangère dans ma maison. Qui l’a dit qu’elle est italienne ? Sa nomination a été une grande connerie. » Un « choix de merde, un éloge à l’incompétence (…) Kyenge a la tête d’une femme au foyer », avait-il ajouté.
Les principaux dirigeants du pays et la presse italienne prennent en revanche la défense de la ministre. « Cécile Kyenge est fière d’être noire et nous sommes fiers de l’avoir dans notre gouvernement comme ministre de l’Intégration », avaient déjà affirmé, dans un communiqué conjoint, le chef du gouvernement, Enrico Letta, et son adjoint, Angelino Alfano.
(AFP)

La Journée des mémoires de l'abolition de l'esclavage, une occasion de sensibiliser l'Europe

En 2006 en France, la date du 10-Mai a été décrétée Journée nationale des mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leur abolition. La France est l'unique nation à avoir reconnu l'esclavage comme un crime contre l'humanité. Elle n'est pourtant pas le seul pays de l’UE à s'être enrichi grâce à lui. Un groupe de parlementaires de l'Union demande donc l'instauration d'une journée européenne pour la reconnaissance des victimes.

Soutenu par des parlementaires et un collectif d’associations, le député européen Jean-Jacob Bicep a fait une déclaration écrite pour demander la mise en place d’une journée européenne sur l’esclavage.
Ce n’est pas la première tentative, mais M. Bicep est optimiste. Il confie : « J’ai élargi le champ, puisque je parle de la colonisation européenne, et je ne porte plus tout seul cette déclaration écrite. C’est ce qui me donne mon espoir. Cette fois-ci, nous arriverons à faire que la reconnaissance soit une position officielle du Parlement européen. »

« Réparation morale ou matérielle »
Cette reconnaissance est primordiale pour ceux qui réclament réparation. Selon un sondage Ifop-le Cran (Conseil représentatif des associations noires de France), plus de la moitié des Français d’Outre-mer y sont favorables.
Pour Louis-Georges Tin, président du Cran, « ce sondage permet de battre en brèche l’idée selon laquelle les Domiens ne s’intéressent pas à ces questions. 63% des Français d’Outre-mer approuvent l’idée d'une réparation morale ou matérielle. »

« Richesse construite sur la colonisation »
Pour un travail de conscientisation, une semaine européenne sur l’esclavage, la colonisation et les réparations aura lieu du 13 au 17 mai à Bruxelles. Députés et associations organisent à cette occasion plusieurs évènements à Bruxelles, dans le but de sensibiliser l'Europe aux conséquences toujours actuelles de l'histoire coloniale.
Sont prévus « des débats ouverts à la société civile, avec des intervenants de haut niveau, un haut panel, pour permettre eux Européens et aux collègues députés européens de comprendre de quoi il s’agit pour reconnaître la colonisation européenne, alors qu’une partie de la richesse européenne s’est construite sur la colonisation », explique Jean-Jacob Bicep.

« Dépeçage de l'Afrique »
« Il y a toujours un travail de sensibilisation, parce que la question coloniale, c’est une question qui se prolonge encore aujourd’hui, ajoute le député européen. Nous avons des situations actuelles qui découlent directement de la question coloniale. Beaucoup de situations que nous avons aujourd’hui en Afrique découlent de la Conférence de Berlin. Mais la Conférence de Berlin, c’est le dépeçage de l’Afrique et donc c’est vraiment la prise en compte de ce qu’a été la colonisation européenne et quelles sont ses conséquences, et sa nécessaire reconnaissance. »
La Conférence de Berlin, qui s'était tenue entre novembre 1884 et février 1885, avait été l'occasion d’organiser une véritable collaboration européenne en vue d'un partage et d'une division de l’Afrique.

Par RFI


Après les chiens, les chinois mangent aussi des bébés


Il ne s’agit pas de bébés de l’âge d’un nourrisson (ni plus), mais de foetus, le plus souvent de foetus avorté. Ils sont soit très chers (donc ce ne sont que des riches, ou des proches de médecins / gynécologues qui peuvent s’en fournir), soit donnés gratuitement par les hôpitaux (il faut avoir des bonnes relations), et sont utilisés en cure (donc mangés à intervalles réguliers).
Quels bénéfices à manger un foetus ?

Pour les chinois, ce serait l’élixir de jouvence, et de beauté, par excellence. Manger un bébé serait très riche en un peu tout, un peu comme quand on voit les animaux manger le placenta autour de leur petits pour reprendre des forces à une vitesse considérable (le trafic de placenta humain existe aussi en Chine).

C’est dans le Sud Est de la Chine (Shenzhen, Canton, Hong Kong, Macao) que ce trafic est le plus important.Certains hopitaux vendent les foetus avortés, d’autres vont même jusqu’à les donner.
Ce n’est pas un fake, ce n’est pas un mythe urbain, mais c’est cependant (et heureusement), de moins en moins vrai.