En 2006 en France, la date du 10-Mai a été décrétée Journée
nationale des mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leur
abolition. La France est l'unique nation à avoir reconnu l'esclavage
comme un crime contre l'humanité. Elle n'est pourtant pas le seul pays
de l’UE à s'être enrichi grâce à lui. Un groupe de parlementaires de
l'Union demande donc l'instauration d'une journée européenne pour la
reconnaissance des victimes.
Soutenu par des parlementaires et un collectif d’associations, le député européen Jean-Jacob Bicep a fait une déclaration écrite pour demander la mise en place d’une journée européenne sur l’esclavage.
Ce n’est pas la première tentative, mais M. Bicep est optimiste. Il confie : « J’ai
élargi le champ, puisque je parle de la colonisation européenne, et je
ne porte plus tout seul cette déclaration écrite. C’est ce qui me donne
mon espoir. Cette fois-ci, nous arriverons à faire que la reconnaissance
soit une position officielle du Parlement européen. »
« Réparation morale ou matérielle »
Cette reconnaissance est primordiale pour ceux qui réclament réparation. Selon un sondage Ifop-le Cran (Conseil représentatif des associations noires de France), plus de la moitié des Français d’Outre-mer y sont favorables.
Pour Louis-Georges Tin, président du Cran, « ce sondage permet de
battre en brèche l’idée selon laquelle les Domiens ne s’intéressent pas
à ces questions. 63% des Français d’Outre-mer approuvent l’idée d'une
réparation morale ou matérielle. »
« Richesse construite sur la colonisation »
Pour un travail de conscientisation, une semaine européenne sur
l’esclavage, la colonisation et les réparations aura lieu du 13 au 17
mai à Bruxelles. Députés et associations organisent à cette occasion
plusieurs évènements à Bruxelles, dans le but de sensibiliser l'Europe
aux conséquences toujours actuelles de l'histoire coloniale.
Sont prévus « des débats ouverts à la société civile, avec des
intervenants de haut niveau, un haut panel, pour permettre eux Européens
et aux collègues députés européens de comprendre de quoi il s’agit pour
reconnaître la colonisation européenne, alors qu’une partie de la
richesse européenne s’est construite sur la colonisation », explique Jean-Jacob Bicep.
« Dépeçage de l'Afrique »
« Il y a
toujours un travail de sensibilisation, parce que la question
coloniale, c’est une question qui se prolonge encore aujourd’hui, ajoute le député européen. Nous
avons des situations actuelles qui découlent directement de la question
coloniale. Beaucoup de situations que nous avons aujourd’hui en Afrique
découlent de la Conférence de Berlin.
Mais la Conférence de Berlin, c’est le dépeçage de l’Afrique et donc
c’est vraiment la prise en compte de ce qu’a été la colonisation
européenne et quelles sont ses conséquences, et sa nécessaire
reconnaissance. »
La Conférence de Berlin, qui s'était tenue entre novembre 1884 et
février 1885, avait été l'occasion d’organiser une véritable
collaboration européenne en vue d'un partage et d'une division de
l’Afrique.
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